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Le programme économique de Macron en 5 points clés

Emmanuel Macron présentant son programme le 2 mars 2017.

Emmanuel Macron présentant son programme le 2 mars 2017. - Lionel BONAVENTURE / AFP

Le candidat d'En Marche! a présenté ce jeudi son "contrat pour la nation". Il a notamment égrené de nouvelles mesures sur le plan économique et réitéré certaines de ses propositions déjà connues.

Longtemps présenté comme le "candidat sans programme", Emmanuel Macron a répondu à ses détracteurs ce jeudi en présentant son "contrat avec la nation". En matière économique, celui qui se présente comme le "candidat du travail" et "des classes moyennes et populaires" a dévoilé de nouvelles mesures et réitéré des propositions qu’il avait pris soin d’égrener ces derniers mois. En voici les 5 points clés.

1. Investir 50 milliards d’euros et en économiser 60 milliards

Sur son quinquennat, Emmanuel Macron prévoit un plan d’investissement de 50 milliards d’euros essentiellement consacré à la formation des jeunes et des chômeurs (15 milliards) et à la transition écologique et énergétique (15 milliards). Les 20 milliards restants devraient financer ses autres priorités: santé, transition numérique, modernisation de l’agriculture, des infrastructures de transport.

Le candidat d’En Marche! entend parallèlement faire 60 milliards d’euros d’économies sur cinq ans, dont 25 milliards dans la sphère sociale et 10 milliards dans les dépenses des collectivités locales. Les 25 milliards d’euros restants reposeront sur "un mode de gouvernance totalement nouveau", avait expliqué l’ex-ministre de l’Économie dans un entretien aux Échos. Pro-européen, il a également indiqué qu’il respectera l’engagement limitant à 3% du PIB les déficits publics.

2. Ramener le taux de chômage à 7% en 2022

Sur le front de l’emploi, Emmanuel Macron mise sur un vaste plan de formation permettant aux salariés comme aux demandeurs d'emploi de rester en phase avec la demande. Chaque demandeur d’emploi, une fois formé, verra ses allocations chômage suspendues s’il refuse deux offres d’emploi consécutivement et dans le cas où le salaire proposé n’est pas inférieur de 25% à celui de l’ancien poste occupé. Pour les banlieues, le fondateur d’En Marche! assume recourir à une mesure de discrimination positive en proposant des "emplois francs". Concrètement, chaque entreprise se verra verser une prime de 15.000 euros sur trois ans pour toute embauche d’un habitant de l’un des 200 quartiers prioritaires de la politique de la ville.

En outre, celui qui table sur un taux de chômage ramené à 7% à la fin de son quinquennat entend ouvrir les allocations chômage aux salariés qui démissionnent et aux travailleurs indépendants. Il prévoit également d’augmenter la prime d’activité de 50% pour inciter le retour à l’emploi.

Dans l’entreprise, Emmanuel Macron entend prolonger la loi travail. Il envisage notamment un assouplissement des 35 heures ainsi qu’un plafonnement des indemnités versées en cas de licenciement. Il veut aussi favoriser les négociations sociales au niveau des branches et des entreprises. En parallèle, les sociétés de plus de 2.000 salariés seront incitées à réserver la moitié des sièges de leur conseil de surveillance à des représentants du personnel. Enfin, l’ancien locataire de Bercy souhaite instaurer un système de bonus-malus pour les sociétés abusant des contrats courts.

3. Alléger les impôts, taxes et charges de 20 milliards

La politique fiscale d’Emmanuel Macron se fixe l’objectif d’une baisse des prélèvements obligatoires de 20 milliards d’euros sur le quinquennat, répartie "équitablement entre ménages et entreprises". Pour ce faire, il préconise la suppression des cotisations sociales liées aux heures supplémentaires ainsi que la suppression des cotisations chômage et maladie payées par les salariés. Une mesure qui sera compensée par une hausse de la CSG de 1,7%, dans le cadre de sa réforme de l’assurance-chômage.

La totalité des charges pesant sur le Smic pourrait également être supprimée. Le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) devrait quant à lui être transformé en allègement de charges durable qui sera étendu aux petites entreprises, indépendants et sociétés de l’économie sociale et solidaire. Le taux d'impôt sur les sociétés sera de son côté ramené de 33,3% à 25%, la moyenne européenne. 

Dernièrement, Emmanuel Macron a également fait part de sa volonté d’exonérer 80% des ménages de la taxe d’habitation. L’impôt sur la fortune (ISF) sera quant à lui profondément réformé pour devenir un impôt sur la rente immobilière. Le candidat d’En Marche a par ailleurs exclu toute hausse de TVA.

4. Passer progressivement à un régime unique de retraite

Emmanuel Macron propose de créer un système universel de retraite qui fusionnerait l’ensemble des régimes existants. Il s’inspire pour cela du système "à points" qui vaut pour les retraites complémentaires. Dans le détail, chaque euro versé en cotisation donnera accès aux mêmes droits quel que soit le statut ou le secteur d’activité. Si l’âge légal de départ à la retraite reste inchangé, chaque salarié pourra, s’il le souhaite, cotiser plus longtemps pour cumuler plus de points et augmenter sa pension.

Toutefois, la mise en place de ce système sera progressive. Les retraités actuels ne seront pas concernés tout comme les personnes amenées à devenir retraités d’ici cinq ans.

5. Réduire le nombre des fonctionnaires

Emmanuel Macron estime qu’il est "possible de ne pas renouveler 120.000 postes de fonctionnaires" sur le quinquennat, ciblant "70.000 venant des collectivités et 50.000 de l’État". En revanche, il envisage la création de 10.000 postes de policiers et gendarmes ainsi que le recrutement de 4.000 à 5.000 professeurs. Les enseignants exerçant en REP ("réseaux d'éducation prioritaires", anciennement "zones d'éducation prioritaires") se verront par ailleurs accorder une prime de 3.000 euros par an.

Paul Louis