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"Le site d'Alstom de Belfort est sauvé", selon Valls

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- - Lionel Bonaventure - AFP

Sur Twitter, le Premier ministre a déclaré: "Grâce à la mobilisation de l'État et à l'engagement de tous, le site d'Alstom de Belfort est sauvé!". Mais ce constat est loin de faire l'unanimité.

Le gouvernement et Alstom ont annoncé une pluie de commandes et d'investissements étalés sur quatre ans, pour maintenir et développer l'activité du site. Et pour Manuel Valls, c'est une victoire. "Grâce à la mobilisation de l'État et à l'engagement de tous, le site d'Alstom de Belfort est sauvé!", s'est enthousiasmé le chef du gouvernement sur son compte Twitter.

Mais tous n'ont pas le même enthousiasme que le Premier ministre. Pour Fabienne Keller, sénatrice LR en charge des Transports, "l'État prend aujourd'hui une décision politique, de communication, visant à 'sauver' Alstom d'une situation qu'il a lui même participé à provoquer faute d'une réelle stratégie ferroviaire à moyen et long terme. Une décision improvisée, qui peut même s'avérer contre-productive". Et elle précise: "L'improvisation de l'État dans ce dossier l'a conduit à réaliser une commande totalement inadaptée aux besoins des voyageurs et de la SNCF (...). Cette décision aura à terme un impact encore plus lourd sur l'emploi. En effet, cette commande qui vise à créer de la charge de travail à Belfort aura un impact négatif sur celle du site de Reichshoffen qui construit les rames Intercités".

Benoît Hamon, candidat à la primaire du PS pour 2017, estimait lui sur France Inter: "J'applaudis. Je pense que la chance de Belfort et des salariés d'Alstom, c'est la présidentielle. Si nous n'étions pas à six mois de la présidentielle, nous n'aurions probablement pas ce plan. (...) Pendant qu'Alstom est sauvé, je m'en réjouis, il y a Ecopla dans l'Isère qui pourrait fermer mercredi et on attend là aussi quelques messages de l'État".

Gérard Larcher parle de "rafistolage pré-électoral"

Gérard Larcher, président LR du Sénat, sur RTL, déclarait: "Immédiatement, c'est une bonne nouvelle pour les salariés de Belfort, mais au fond c'est une opération de rafistolage pré-électoral. Le vrai sujet pour un gouvernement c'est de créer les conditions de compétitivité pour les entreprises. (...) Le gouvernement n'a jamais été un bon industriel et l'économie administrée, on sait que ça ne marche pas."

François Fillon, candidat à la primaire de la droite pour 2017, a déclaré sur iTélé: "J'espère que le site de Belfort sera sauvé, mais c'est vraiment le sapeur Camembert. On creuse un trou pour en boucher un autre. La question elle est simple, c'est 'est-ce que la SNCF a besoin de ces trains ou pas?'. Si elle avait besoin de ces trains on se demande pourquoi ils n'ont pas été commandés plus tôt. Si elle n'en a pas besoin, ça veut dire que la SNCF qui est déjà dans une situation financière absolument ingérable va encore voir son déficit s'aggraver."

D. L. avec AFP