BFM Business
Economie et Social

L'équation budgétaire se complique pour Manuel Valls

Bercy va peiner à boucler le budget rectificatif 2014

Bercy va peiner à boucler le budget rectificatif 2014 - -

L'annonce par l'Insee, le 15 mai, d'une croissance nulle au premier trimestre et les avertissements du FMI sur le coût des allégements fiscaux de Manuel Valls viennent compliquer un peu plus l'équation budgétaire pour 2014.

Mauvaises nouvelles hier jeudi 15 mai pour le gouvernement. Coup sur coup, l'Insee annonce que la France a été à l'arrêt au premier trimestre avec une croissance zero, soit moins que prévue.

Quelques heures après, c'est le FMI qui mettait en garde Paris contre des promesses inconsidérées, comme des baisses d'impôts par exemple, qui auraient des conséquences sur le rétablissement des comptes publics.

De fait, la promesse de "retournement économique" annoncé par François Hollande à l'occasion de la seconde année de son mandat paraît très optimiste. A l'évidence, le pari sur la croissance ne porte toujours pas ses fruits. C'est problématique, car le budget 2014 prévoit une croissance de 1%. Un objectif désormais trés difficile à atteindre. Même si Michel Sapin a immédiatement estimé "raisonnable" que l'objectif de croissance de 1%" pour l'année soit maintenu.

Budget trop serré

C'est donc tout un edifice budgétaire qui se trouve fragilisé avec en tête le sacro saint déficit. Pour tenir les 3,8% affichés cette année, un collectif budgétaire est prévu en juin. Il s'agit de trouver 4,5 milliards d'euros d'économies supplémentaires, en plus des 15 milliards déjà programmés. Mais si en plus, la croissance devait être revu à la baisse, que faire ?

Augmenter les impots pour avoir de nouvelles rentrées fiscales ? Politiquement impossible. Faire encore plus d'economies que prévues? Cela paraît difficile pour 2014, car les efforts demandés sont déjà trés elevés.

Dernière solution : convaincre Bruxelles d'etre un peu plus souple, et de laisser filer le déficit. Ce qui est loin d'etre acquis. Depuis plusieurs mois, la Commission européenne prévient la France que son budget est trop serré et ne lui laisse aucune marge de manoeuvre.

Mathieu Jolivet et BFMbusiness.com