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Les candidats de la primaire à gauche optimistes sur la croissance

Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sauront s'ils sont au deuxième tour de la primaire à gauche, dimanche 22 janvier

Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sauront s'ils sont au deuxième tour de la primaire à gauche, dimanche 22 janvier - Gérard Julien - AFP

Manuel Valls, Arnaud Montebourg tablent sur des prévisions de croissance élevées tandis que Benoît Hamon préfère ne pas faire de cadrage économique pour son programme. Un exercice, qui, à dire vrai, peut s'avérer périlleux.

C'est un rituel incontournable pour tout candidat à la présidence de la République qui se respecte. Tous les cinq ans, ceux qui postulent à la fonction suprême font part de leur programme et, pour une grande partie d'entre eux, de leurs prévisions économiques. Il s'agit pour chacun de crédibiliser ses grandes orientations ou d'afficher sa volonté de faire revenir la croissance. Mais, bien souvent, ces prévisions pêchent par optimisme.

Les candidats à la primaire de gauche n'échappent pas à la tradition. Dans son programme Manuel Valls a ainsi retenu une hypothèse de croissance de 1,9% par an en moyenne sur la période 2017-2022. C'est également sur ce chiffre que table Arnaud Montebourg. Pour rappel, la France n'a plus atteint une telle croissance depuis… 2011.

Peillon mise sur 1,7%

Il est vrai que, comme le souligne Manuel Valls dans son programme, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre François Fillon table sur un chiffre similaire (1,8% en moyenne, partant de 1,3% en 2017 pour accélérer jusqu'à 2,3% en 2022).

Vincent Peillon mise lui sur une estimation plus prudente de 1,7% de croissance moyenne entre 2018 et 2022 "en ligne avec les fourchettes indicatives des grands instituts", indique à l'AFP Valérie Rabault, rapporteure du Budget à l'Assemblée nationale et chargée du projet économique de l'ex-ministre de l'Éducation nationale.

De fait, si l'on regarde les projections du Fonds monétaire international: l'économie française progresserait de 1,3% en 2017, 1,6% en 2018, 1,7% en 2019 et 1,8% en 2020 et 2021. Soit une moyenne légèrement supérieure à 1,6% sur la période 2017-2012. Un chiffre assez loin des prévisions d'Arnaud Montebourg et Manuel Valls.

Hollande loin du compte

L'équipe de Benoît Hamon a, elle, choisi d'éviter l'écueil d'une prévision de croissance bancale en refusant de construire un cadrage économique. "Baser un projet à la primaire sur des hypothèses de croissance aléatoires ce n'est pas sérieux", fait valoir Mathieu Hanotin, député PS de Seine-Saint-Denis et directeur de campagne de Benoît Hamon. Un choix qui ouvre néanmoins la porte à d'éventuelles critiques sur le manque de crédibilité du projet...

Il est toutefois vrai que l'exercice de prévision pour une campagne est pour le moins risqué. Pour rappel, en 2012, le candidat François Hollande tablait, dans son projet, sur une croissance de 0,5% en 2012, 1,7% en 2013 2% en 2014 puis entre 2 et 2,5% en 2015, 2016, 2017. Soit une moyenne de 1,8% par an. Au final, si la croissance s'élève à 1,2% en 2016 comme le prévoit l'Insee, et 1,3% en 2017 (scénario du FMI), la hausse moyenne du PIB aura à peine été de 0,8% par an. Deux fois moins que ce que prévoyait François Hollande….

Julien Marion