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Finances publiques

Les députés rejettent la hausse exceptionnelle de la redevance

L'Assemblée devrait se prononcer contre l'augmentation exceptionnelle de la redevance audiovisuelle.

L'Assemblée devrait se prononcer contre l'augmentation exceptionnelle de la redevance audiovisuelle. - Pierre Andrieu - AFP

Au terme de débats houleux, les parlementaires ont refusé l'augmentation exceptionnelle de la redevance audiovisuelle. Celle-ci devrait donc être de...1 euro au lieu de 2.

Le PS s'est divisé vendredi de manière un peu inattendue à l'Assemblée nationale sur une augmentation exceptionnelle d'un euro de la redevance audiovisuelle, que le gouvernement proposait dans son projet de budget 2017 et que les députés PS ont finalement rejetée.

Au terme de près d'une heure de débat houleux, les députés n'ont voté que l'augmentation automatique d'un euro due à l'inflation, rejetant celle d'un euro supplémentaire qui devait rapporter une trentaine de millions d'euros à l'audiovisuel public, et notamment à France Télévisions.

C'est la rapporteure générale du Budget Valérie Rabault (PS), soutenu notamment par Razzy Hammadi, qui a mené la fronde au nom de l'engagement "de ne pas alourdir la charge fiscale sur les foyers français". "Je ne vois pas pourquoi une retraitée du Tarn-et-Garonne (sa circonscription d'élection, ndlr) qui reçoit mal la TNT devrait financer le bouclage du budget de France Télévisions alors que le gouvernement lui a dit l'an dernier que la redevance n'augmenterait pas", a-t-elle lancé à la ministre de la Culture Audrey Azoulay.

Augmentation du budget de France Télévisions

Valérie Rabault et Razzy Hammadi ont ensuite été accusés de "posture et démagogie" par l'orateur du groupe PS Dominique Lefebvre. "On ne parle pas d'une augmentation d'un euro par jour, par semaine, par mois... non, on parle d'un euro par an! Quand on est de gauche, on veut garantir l'indépendance de l'audiovisuel public", a-t-il répliqué.

Audrey Azoulay a plaidé en vain que la redevance, aujourd'hui de 137 euros, restait inférieure à celle du Royaume-Uni (170 euros) et de l'Allemagne (216 euros), qu'elle ne servirait pas à financer uniquement France Télévisions, mais aussi par exemple le lancement de France 24 en espagnol ou Arte.

Pour compenser le manque à gagner pour France Télévisions, les députés ont ensuite adopté un amendement du gouvernement proposant, "contraint et forcé" selon le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, une augmentation du budget du groupe public de 25,5 millions d'euros. Cette augmentation s'est faite via une affectation plus importante du produit de la taxe sur les opérateurs télécoms (TOCE) dont les recettes ont fortement augmenté l'année dernière. Les députés ont en revanche renoncé à augmenter le taux de cette taxe, comme ils l'avaient fait en commission au grand dam des opérateurs.

Y.D. avec AFP