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Finances publiques

Les fonctionnaires garderont leur bonus pour enfants à charge

Les fonctionnaires peuvent percevoir 200 euros par enfant, en plus des allocations familiales.

Les fonctionnaires peuvent percevoir 200 euros par enfant, en plus des allocations familiales. - Anne-Christiane Poujoulat - AFP

Un temps sur la sellette, la remise à plat du supplément familial que l'Etat verse aux fonctionnaires et aux militaires en fonction du nombre d'enfants à leur charge n'est plus à l'ordre du jour, selon L'Opinion de ce mercredi.

Alors que les allocations familiales des ménages les plus aisés vont être divisées par deux (voire par quatre) pour les ménages les plus aisés à partir du 1er juillet, la remise à plat du "supplément familial de traitement" (SFT) des fonctionnaires a disparu de l'ordre du jour gouvernemental, selon L'Opinion de ce 17 juin.

Ce supplément de salaire, qui s'ajoutent aux allocations familiales, se décompose en une part fixe et une autre variable selon le nombre d'enfants à charge. Et son montant progresse en fonction du revenu. Autrement dit, plus le salaire d'un fonctionnaire est élevé, plus son "supplément familial" augmente. Pour deux enfants, cette part variable représente 3% de la rémunération, 8% pour trois enfants, puis 6% par enfant supplémentaire à partir du quatrième enfant. La somme est comprise grosso modo entre 100 et 200 euros par enfant, à partir du deuxième enfant.

Un coût de plus de 2 milliards par an

En abandonnant le projet de réforme, le gouvernement tente de ne pas gâcher l'opération de reconquête d'un électorat considéré comme "naturel" en perspective de la prochaine présidentielle.

Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique avait pourtant publiquement déclaré en octobre 2014 qu'elle inscrirait la réforme du supplément familial dans la négociation avec les syndicats de fonctionnaires. "Pour plus de justice", disait alors la ministre.

Une justice apparemment vite oubliée. "La remise à plat du supplément familial ne fait pas partie des négociations", affirme-t-on désormais au ministère où l'on promet de l'inscrire "plus tard dans l'agenda social". La mesure n'est pas anodine: elle a coûté 2,3 milliards d'euros à l'Etat en 2012.

Laurent Mimouni avec C.C.