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Les liens entre François Fillon et Axa au coeur d'une nouvelle polémique

François Fillon a collaboré pendant deux ans avec l'assureur Axa.

François Fillon a collaboré pendant deux ans avec l'assureur Axa. - Thomas Samson - AFP

En reconnaissant qu'Axa faisait partie des clients de sa société de conseil, le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle se voit reprocher ses liens avec la compagnie d’assurance et Henri de Castries, son ex-PDG.

Outre la désormais célèbre "affaire Pénélope", et les soupçons de détournements de fonds dont il aurait bénéficié au Sénat, François Fillon fait maintenant face à des accusations de conflit d’intérêt. En cause: ses relations avec l’assureur Axa qui, selon l’aveu même du candidat à la présidentielle, faisait partie des clients de sa société 2F conseil.

De 2012 à 2014, François Fillon a en effet travaillé pour Axa lors des négociations sur la directive européenne dite Solvabilité 2, comme l’a indiqué la compagnie à L’argus de l’assurance.

Pour rappel, cette disposition réglementaire entrée en vigueur le 1er janvier 2016 impose désormais aux assureurs de détenir un minimum de fonds propres afin de se prémunir contre les risques systémiques. Celle-ci devrait, en toute logique, bientôt s’appliquer au droit français, puisque le décret de transposition a déjà été publié.

Henri de Castries dans le viseur du FN

Cette collaboration de l'ancien Premier ministre avec le géant français de l'assurance fait bondir certains de ses adversaires politiques. Ce mardi, Yannick Jadot a ainsi fait part de son intention de "demander aux députés écologistes de saisir le déontologue de l’Assemblée nationale". "On ne peut pas intervenir en même temps comme lobby pour un intérêt privé et en même temps comme législateur censé défendre l’intérêt général", a-t-il martelé au micro d’Europe 1.

Même son de cloche du côté de Marine le Pen qui, sur LCI, s’est interrogée sur de possibles "trafics d’influence ou conflits d’intérêts". Dans le viseur, notamment, de la présidente du Front national: les liens qui unissent François Fillon à Henri de Castries, PDG d'Axa entre 2000 et 2016.

Souvent présenté comme l’inspirateur du programme du candidat en matière de sécurité sociale -même si les deux hommes s’en défendent -, ce dernier a clairement affiché son soutien à François Fillon. Et les mesures proposées initialement par le candidat, prévoyant un rôle accru pour les assureurs privés, ont largement alimenté les critiques.

"Le candidat des assureurs"

L’une d’elles, en particulier, avait concentré les attaques de ses adversaires (voire des membres de son propre parti): le recentrage de la Sécurité sociale sur les pathologies lourdes, les plus légères étant pris en charge par les complémentaires santé. Une proposition interprétée par beaucoup comme une manière de privatiser en partie le système de santé français.

Laurence Rossignol, ministre des Familles, avait à l’époque fait part de ses doutes. "On voit qu’il est proche du milieu des assurances, incontestablement, or il y a des intérêts", avait-elle déclaré sur LCP. Quand Jean-Luc Mélenchon, sur son blog, décrivait François Fillon comme "le candidat des assureurs contre la Sécurité sociale". Les nouveaux éléments sur sa collaboration avec Axa risquent donc de relancer la polémique.