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Les patrons doutent de l’action d'Emmanuel Macron

Les patrons attendent de voir les actes du ministre de l'Economie avant de lui accorder leur confiance.

Les patrons attendent de voir les actes du ministre de l'Economie avant de lui accorder leur confiance. - Fred Dufour - AFP

Moins de la moitié des dirigeants estiment que le ministre de l’Economie peut prendre des mesures en faveur des PME et des ETI, selon un sondage OpinionWay pour BFM Business paru ce 15 décembre. Et ils ne sont que 24% à croire qu’il va alléger la fiscalité des entreprises.

Les dirigeants sont dans l’expectative. Alors qu’Emmanuel Macron est arrivé au ministère de l’Economie en août dernier, les patrons attendent encore de voir des exemples concrets de son action. Il vient tout juste en effet de présenter son projet de loi pour la croissance, dont les premiers effets seront visibles à l'été 2015.

En attendant, seulement 44% des dirigeants lui font confiance pour prendre des mesures en faveur des ETI, et ils sont 43 % à penser qu’il est capable de le faire pour les PME, selon le baromètre OpinionWay pour BFM Business (1) publié ce lundi 15 décembre.

Ils ne sont pas plus confiants quant au développement des entreprises françaises : 40% des dirigeants pensent que le ministre de l’Economie peut le favoriser. Quant à l’allégement de la fiscalité, ils sont très pessimistes, puisque seulement 24% des patrons lui accordent leur confiance pour y parvenir.

Premiers effets du pacte de responsabilité en 2015

Pour Charles-Henri d'Auvigny, directeur général adjoint d'OpinionWay, cette défiance serait principalement due au calendrier : "pour l’instant les mesures qu’il (Emmanuel Macron, ndlr) a proposé ne sont pas encore entrées en application. Par ailleurs le pacte de responsabilité qu’il doit porter, n’est pas non plus encore mis en application", avance-t-il.

Pour rappel, le pacte de responsabilité, présenté il y a tout juste un an, doit faire bénéficier les entreprises de 40 milliards d’allégements d’impôts sur trois ans. Ainsi la première vague de baisse de prélèvement doit intervenir l’année prochaine, pour les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic, pour un montant de 5,5 milliards d'euros. Et plusieurs mesures de réduction de la fiscalité des entreprises n'entreront en vigueur qu'à partir de 2016.

Peu de visibilité sur les mesures de simplification

"Concrètement, le chef d’entreprise lui voit des mesures qui viennent complexifier sa gestion quotidienne, comme le compte pénibilité, et par contre derrière, les autres mesures qui doivent venir simplifier sa vie, il ne les voit pas ou peu", poursuit Charles-Henri d'Auvigny.

C’est ainsi que seulement 37% des patrons pensent qu’Emmanuel Macron est en mesure de simplifier les démarches administratives qui paralysent les entreprises. De même, ils ne sont que 36% à penser qu’il va apporter de la flexibilité dans le marché de l’emploi.

"La confiance ça se mérite et le problème c’est que les chefs d’entreprise sont un peu comme les Français, ils ont eu beaucoup de discours et pas forcément des actes", conclut le directeur général adjoint d'OpinionWay.

(1)- Etude réalisée sur un échantillon de 303 dirigeants de PME/ETI , interrogé par téléphone du 27 novembre au 9 décembre 2014.

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C.C.