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Les réformes qui emballent les Français et celles qu’ils rejettent

Trois propositions de réforme défendues par François Fillon figurent parmi celles qu'une majorité de Français rejettent, selon les résultats de ce sondage.

Trois propositions de réforme défendues par François Fillon figurent parmi celles qu'une majorité de Français rejettent, selon les résultats de ce sondage. - GUILLAUME SOUVANT / AFP

8 électeurs sur 10 sont favorables à une forte réduction des dépenses publiques mais un quart d’entre eux seulement serait prêt à travailler plus sans gagner plus. Le dernier baromètre BFMBusiness-Challenges-Aviva réalisé par Odoxa montre que les pistes de réformes défendues notamment par la droite sont diversement appréciées.

Les résultats du dernier baromètre mensuel BFMBusiness-Challenges-Aviva réalisé par Odoxa sont sans appel. Les Français sont certes prêts à accepter des réformes fussent-elles radicales pour redresser l’économie. Mais ils sont loin d’être prêts à tout accepter. Trois pistes suscitent une approbation massive. La première concerne à titre personnel un nombre assez restreint parmi les Français interrogés par l’institut de sondage (*).

88% d’entre eux se disent favorables à ce que la législation autorise les entreprises à faire partir leurs salariés ayant atteint l’âge de la retraite (s’ils sont bien au taux plein) en échange de l’embauche d’un jeune. La deuxième est plus engageante. La France doit-elle réduire fortement son niveau de dépenses publiques (57%) pour le rapprocher de celui de l’Allemagne (44%)? 8 Français sur 10 répondent par l’affirmative.

Chômage: divergence sur la baisse de l'indemnisation

La troisième montre que les Français sont prêts à une réforme du code du travail plus ambitieuse que celle présentée mercredi 4 novembre à Matignon par Manuel Valls et sa ministre du Travail, Myriam El Khomri. 67% approuveraient ainsi l’instauration d’un "contrat de travail unique avec des droits qui augmentent au fur et à mesure des années".

En revanche, les autres pistes défendues par les tenants d’une approche libérale en matière économique, divisent toujours autant les Français. 56% des personnes interrogées se disent plutôt favorables à une réduction immédiate ou dégressive de l’indemnisation chômage. 52% disent oui à une réduction du nombre d’instances représentatives (CE, CHSCT…) dans les entreprises. Mais 52% affirment être plutôt opposés à ce que soit institué de manière transitoire un contrat de travail de trois ans.

Non à la suppression de l'ISF

Enfin, trois propositions de réformes ne sont pas loin de faire l’unanimité contre elles: le passage progressif de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans (63% sont contre), la suppression de l’impôt sur la fortune (69%) et l’augmentation de la durée du travail sans augmenter d’autant les salaires (74%).

François Fillon, qui défend ces trois propositions, a encore du pain sur la planche pour faire adhérer les Français à son nouveau credo libéral. Quant à François Hollande, il n’est pas mieux loti puisqu’à en croire les Français, il ne sera pas en mesure de justifier sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Selon les résultats de notre baromètre mensuel, 79% des électeurs (dont 53% des sympathisants de gauche) pensent en effet de le chômage ne diminuera pas de façon continue d’ici la fin de son quinquennat.

(*) Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1.001 Français de plus de 18 ans interrogés par Internet les 29 et 30 octobre 2015.