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Impôt sur le revenu: quinze millions de contribuables vont payer plus

Sur 37 millions de foyers fiscaux, 18 millions paient l'Impôt sur le revenu

Sur 37 millions de foyers fiscaux, 18 millions paient l'Impôt sur le revenu - -

Les avis d'imposition 2014 arrivent chez les contribuables. Si 3,7 millions d'entre eux vont voir baisser leur impôt sur le revenu, pour ceux qui ne bénéficieront pas de cette réduction, la note risque d'être plus salée. Explications.

Les avis d'imposition ont commencé à arriver chez les contribuables, et ce jusqu'au 5 septembre. Les 37 millions de foyers fiscaux français vont donc savoir s'ils vont payer plus ou moins que l'an dernier. Or, pour beaucoup, la surprise risque d'être... mauvaise.

Pour 3,7 millions de contribuables, pas de problème. Ils vont bénéficier de la ristourne de 350 euros (700 euros pour un couple) annoncée par Manuel Valls au printemps. Ce sont ceux gagnant l'équivalent d'1,1 Smic par mois. Jusqu'à 1,13 Smic, le crédit d'impôt sera dégressif. Sur ces 3,7 millions de contribuables, 1,9 million ne paiera plus d'IR du tout grace à cette ristourne.

Ces contribuables devraient par ailleurs bénéficier en 2015 de la pérennisation de cette baisse ainsi que d'une nouvelle mesure destinée à compenser le rejet par le Conseil constitutionnel de la baisse des cotisations salariales prévues par le Pacte de responsabilité.

12 à 15 millions de contribuables impactés

Mais ces générosités ne concernent finalement que 10% des contribuables. Pour les autres, la note 2014 devrait être plus salée qu'en 2013. Gilles Carrez, le président UMP de la Commission des finances de l'Assemblée, estime que 12 à 15,5 millions de contribuables sur 19 millions qui paient l'IR vont voir leur impôt sur le revenu augmenter dans les jours qui viennent. D'ailleurs, le gouvernement attend 3,5 milliards d'euros de recettes d'IR en plus en 2014. Il faut bien que quelqu'un paie !

A cela plusieurs explications. D'abord, les revenus ont un peu augmenté en 2013, accroissant d'autant les revenus imposables. Et ce, même si la barème de l'IR a bien été indexé sur l'inflation.

Malheureusement, les réformes fiscales votées les années précédentes vont contribuer à alourdir la note. Il s'agit du plafonnement de l'avantage lié au quotien familial (1.500 euros par part au lieu de 2.000), la fiscalisation de la part patronale des mutuelles complémentaies santé, ainsi que le plafonnement à 10.000 euros des niches fiscales. Sans parler de la fiscalisation de la majoration de pension de 10% pour les retraités ayant eu trois enfants.

François Hollande et Manuel Valls ont à plusieurs reprises annoncé des baisses d'impôts pour les classes moyennes. Il y a urgence politique à ce qu'ils les précisent après l'arrivée de ces avis d'imposition.

Patrick Coquidé