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Logement: Duflot dépitée par l'abandon de l'encadrement des loyers

Cécile Duflot avait été à l'origine de la loi Alur sur l'immobilier.

Cécile Duflot avait été à l'origine de la loi Alur sur l'immobilier. - Patrick Hertzog - AFP

Dans sa loi Alur voté en mars, Cécile Duflot avait mis en place un dispositif d'encadrement des loyers dans 39 agglomérations. Manuel Valls a annoncé, ce vendredi 29 août, son abandon.

Coup dur pour Cécile Duflot. Le gouvernement n'a pas hésité à détricoter sa loi Alur publiée en mars et de nombreuses fois décriée par les professionnels de l'immobilier. Manuel Valls a annoncé, ce vendredi 29 août, toute une série de mesures pour relancer le secteur du logement. Et il a reconnu la difficulté de la mise en œuvre de cette loi.

Selon lui, les "conditions techniques ne sont pas réunies", telles que les collectes de données sur les loyers. Et cela engendre trop d'incertitudes pour les investisseurs. Il a donc décidé d'abandonner l'encadrement des loyers. Ce dispositif ne sera appliqué qu'à Paris, à titre expérimental.

Une promesse de François Hollande

L'ancienne ministre du logement a immédiatement réagi en jugeant "inouï" l'abandon de cette mesure. L'encadrement des loyers "a été voté par l'unanimité de la majorité et le Premier ministre tout seul annonce son abandon", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Paris.

"Ce n'est pas ma loi, c'est la loi de la majorité, c'est la traduction de l'engagement numéro 22 de François Hollande", a-t-elle ajouté.

Des professionnels dans l'expectative

Philippe Taboret, directeur général de Cafpi, est satisfait. "Nous sommes contents de ces premières mesures, réaménagement du Duflot locatif, libération des terrains constructibles et élargissement du PTZ+ pour le neuf. Nous militons depuis longtemps pour ces mesures".

Olivier Rozenfeld, président de Fidroit, est plus mitigé. "Plusieurs pistes abordées restent floues ou à tout le moins font naître des interrogations. On peut globalement considérer qu'il n'y a pas vraiment d'annonces majeures".

Et enfin, Norbert Fanchon, président du directoire de groupe Gambetta, estime que "ces mesures, positives pour le secteur de la promotion immobilière et pour le bâtiment, ne sont pas encore à la hauteur des enjeux. Elles ne suffiront pas pour construire les 200.000 logements nécessaires pour atteindre l’objectif de 500.000 nouveaux logements par an. La réforme du dispositif Duflot, qui était nécessaire, ne créera que 6 à 10.000 logements supplémentaires en année pleine".

Diane Lacaze avec AFP