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Loi El Khomri: pour Macron, le texte est "cohérent", mais pas "intangible"

Pour Emmanuel Macron, il faut donner aux syndicats une plus grande part à la négociation collective.

Pour Emmanuel Macron, il faut donner aux syndicats une plus grande part à la négociation collective. - Lionel Bonaventure - AFP

Pour le ministre de l’Économie, la réforme du Code du travail est nécessaire. Il assure que le gouvernement reste "à l’écoute" et qu'il ne faut pas "brutaliser" le débat.

La réforme du Code du travail peut-elle aboutir sans débat ? Emmanuel Macron n’y croit pas. Dans un entretien au Journal du Dimanche, le ministre de l’Économie, tente d’adoucir le sujet en assurant que le gouvernement reste "à l'écoute" des syndicats et d'une partie de la majorité opposés au projet.

Et, s’il soutient le texte dans sa totalité, il ouvre une porte à d’éventuelles négociations. "Le gouvernement est à l'écoute et ne considère pas que tout est intangible", déclare-t-il, estimant qu'il faut "mener un vrai débat démocratique, de manière calme et dépassionnée". La ministre du Travail, qui a repris les consultations jeudi, n'exclut pas de recourir à des amendements.

"Cette loi est cohérente. Elle parle au pays aujourd'hui", souligne Emmanuel Macron, à l'origine de la réforme du licenciement, inscrite dans le projet de loi qui sera porté au Parlement par sa collègue Myriam El Khomri. "On ne peut pas déclarer l'état d'urgence économique et social, et ne rien faire sur le marché du travail".

"Mais, si l'on n'explique pas les déficiences du système actuel et ce vers quoi on veut aller, alors on ne peut créer ni du consensus ni du progrès", conseille-t-il au Premier ministre Manuel Valls.

Donner aux syndicats "une plus grande part à la négociation"

"Nous sommes à un moment du quinquennat où on ne peut pas tout brutaliser, car ce serait prendre le risque de refermer les débats pour longtemps sans avoir réglé les problèmes", lâche-t-il. "C'est ce qu'il s'est passé il y a dix ans avec le CPE. La France a malheureusement l'habitude de projets lancés sur des enjeux réels, mais qui, mal emmanchés, finissent dans la crispation et l'omerta politique", met en garde le ministre.

Quant aux syndicats, qui demandent le retrait du dispositif, il juge qu'"il faut les entendre, les respecter, discuter" et "leur donner une plus grande part à la négociation collective".

Le projet de loi prévoit, entre autres, des référendums d'entreprise pour valider des accords minoritaires, une clarification des critères de licenciement économique, un plafonnement des indemnités prud'homales et la primauté des accords d'entreprise en matière de temps de travail.

Face à la contestation numérique, qui se propage sur les réseaux sociaux, notamment avec une pétition en ligne depuis vendredi, le gouvernement tente de jouer la carte de la pédagogie et a ouvert à cette fin un compte Twitter baptisé @LoiTravail.

P.S. avec AFP