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Loi Macron: tensions autour du travail dominical

Emmanuel Macron présentera le projet de loi sur la croissance et l'activité mercredi 10 décembre en Conseil des ministres.

Emmanuel Macron présentera le projet de loi sur la croissance et l'activité mercredi 10 décembre en Conseil des ministres. - Fred Dufour - AFP

Manuel Valls a confirmé, dimanche 7 décembre, que le projet de loi sur la croissance et l’activité comprendrait la possibilité de travailler 12 dimanches par an au lieu de cinq. Une disposition qui a du mal à passer à gauche.

Déjà qualifiée de "loi fourre-tout" destinée à satisfaire Bruxelles, le texte présenté mercredi 10 décembre en Conseil des ministres par Emmanuel Macron apparaît comme une nouvelle épreuve pour l’exécutif. Et une disposition, en particulier, pourrait être source de tensions.

Le projet de loi sur la croissance et l’activité comprend ainsi la possibilité de travailler jusqu’à 12 dimanches par an, contre cinq actuellement. Manuel Valls l’a d’ailleurs confirmé dimanche sur France 2: "il s'agit dans la proposition que nous faisons de passer de cinq à 12 dimanches et cela se fera avec les maires pour permettre aux commerces d'ouvrir", a déclaré le Premier ministre en soulignant qu'il y avait en France "un attachement au repos dominical", notamment chez les catholiques et les syndicalistes. "Il y aura forcément un débat", a-t-il ajouté.

Force ouvrière "ne va pas laisser faire"

Sur ce point, difficile de lui donner tort, tant le sujet suscite la controverse, jusque dans les rangs du Parti socialiste. Jean-Christophe Cambadélis, son Premier secrétaire, avait ainsi estimé un peu plus tôt qu'il fallait limiter à sept le nombre de dimanches travaillés.

"On discute politiquement" sur le nombre de dimanches travaillés, a assuré de son côté Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, sur BFMTV.

A l'aile gauche du PS, Marie-Noëlle Lienemann a appelé à "voter contre" un texte qui constitue à ses yeux une "remise en cause de tous les combats historiques de la gauche". Et ce lundi, Jean-Claude Mailly, le leader de Force ouvrière s’est prononcé contre le projet. "Nous n’allons pas laisser faire. La loi Macron instaure, qu’on le veuille ou non, la banalisation du travail du dimanche", a-t-il ainsi affirmé à L’Opinion.

Emmanuel Macron pourra tout de même compter sur l’appui des Français, puisque 70% d’entre eux seraient favorables à une ouverture élargie des magasins le dimanche, selon une étude Odoxa pour Les Echos.

Les principales mesures de la loi Macron

Outre une ouverture élargie des magasins le dirmanche, le projet de loi Macron sur la croissance et l’activité comprend notamment des volets sur la libéralisation de certaines professions réglementées comme les notaires ou les avocats. Mais aussi l'ouverture à la concurrence des liaisons par autocar longue distance en France, une réforme de la justice prud'hommale et la cession de certains actifs de l'Etat.

Y.D. avec AFP