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Finances publiques

La Loi de programmation militaire va devoir séduire le Sénat

La Loi de Programmation militaire va être examinée au Sénat

La Loi de Programmation militaire va être examinée au Sénat - -

La Loi de programmation militaire passe, lundi 21 octobre, devant le Sénat. 190 milliards d'euros vont être consacrés à la Défense d'ici 2019.

Exercice d'équilibre difficile. Le Sénat examinera, lundi 21 octobre, le projet de Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, qui tente un équilibre entre les ambitions stratégiques de la France et les difficultés financières du pays pour les six ans qui viennent.

Dévoilée début août par le gouvernement, la LPM est la traduction budgétaire du Livre blanc de la défense mis en chantier par François Hollande à son arrivée à l'Elysée.

Les crédits inscrits dans le texte s'élèvent à 183,9 milliards d'euros sur la période. Des "ressources exceptionnelles" (Rex) devront s'y ajouter pour 6,1 milliards. Soit un total de 190 milliards d'euros qui devraient être consacrés à la Défense d'ici 2019.

Suppression de 34.000 postes en six ans

Outre les crédits d'équipement et de maintien en condition opérationnelle des forces et du matériel, la LPM prévoit une réduction du format des armées avec la suppression de 34.000 postes en six ans, dont 7.881 en 2014, pour tenter de maîtriser la masse salariale.

"En 2019, nous aurons la 1e armée d'Europe", s'est enthousiasmé mercredi à l'Assemblée nationale Jean-Yves Le Drian, qui a dû batailler plusieurs mois pour préserver son budget face aux exigences de Bercy.

Pour maintenir un dispositif militaire cohérent, le chef de l'Etat a arbitré au printemps en faveur de la Défense et décidé de "sanctuariser" les crédits à leur niveau de 2013, soit 31,4 milliards d'euros par an sur la durée de la LPM. La participation du ministère au redressement des comptes publics se limitant au montant de l'inflation.

En période de crise, le ministre met en avant l'effort conséquent de l'Etat pour maintenir les capacités militaires de la France et doter les armées des équipements qui leur font particulièrement défaut - notamment lors de l'opération au Mali - comme les drones, les avions ravitailleurs ou de transport tactique.

"Faire mieux avec moins"

La LPM donne également la priorité au renseignement, à la cyberdéfense et aux Forces spéciales, fer de lance des armées, qui vont gagner un millier d'hommes.

Autre objectif affiché : le maintien de l'industrie de défense par le soutien à l'exportation et à la recherche.

Si les crédits d'équipement sont maintenus à 16 milliards d'euros annuels, les contraintes budgétaires n'obligent pas moins à faire des choix. Les armées devraient par exemple recevoir 26 avions Rafale sur l'ensemble de la période, au lieu de 11 par an lors de la LPM précédente.

"Nous nous trouvons donc en situation d'équilibre instable, avec très vraisemblablement la perspective de réductions de capacités opérationnelles", a mis en garde l'amiral Edouard Guillaud devant les sénateurs. Résigné à devoir "faire mieux avec moins", le chef d'état-major des armées insiste sur la nécessité absolue

Diane Lacaze & AFP