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Macron affirme que l'Etat ne cherche pas à déstabiliser l'alliance Renault-Nissan

Pour Emmanuel Macron, il n'y a pas de déstabilisation de la part de l'Etat.

Pour Emmanuel Macron, il n'y a pas de déstabilisation de la part de l'Etat. - Patrick Kovarick - AFP

Le constructeur japonais est inquiet. Le ministre de l'Economie tente de le rassurer.

Emmanuel Macron veut apaiser les tensions. Le ministre de l'Economie a démenti que l'Etat cherchait à déstabiliser l'alliance Renault-Nissan, dont il est actionnaire, en réponse à des inquiétudes exprimées la veille par le constructeur japonais.

"Nous tenons à l'alliance Renault-Nissan", a assuré le ministre, tout en prévenant que l'Etat "ne serait pas un actionnaire au rabais" dans Renault, dans une intervention aux Assises de l'industrie, organisées par l'hebdomadaire L'Usine Nouvelle. Le ministre a notamment rappelé que l'alliance entre les deux constructeurs avait été signée à un moment où Nissan "allait mal".

"Rappeler les faits, la réalité de ce qu'est l'alliance, de son texte constitutif (...), rappeler que l'Etat avait 40% à ce moment-là, et qu'aujourd'hui nous avons 15%, c'est montrer qu'il n'y a pas de déstabilisation de l'alliance de notre part", a affirmé le ministre de l'Economie, au cours de son intervention.

Les droits de vote doubles

En vérité, l'Etat est monté au printemps dernier à 19,7% du capital du groupe au losange, pour faire appliquer la loi "Florange" lui assurant des droits de vote doubles, une offensive qui a bouleversé le subtil équilibre entre les deux partenaires et qui n'a pas été du goût de Carlos Ghosn, le patron du groupe. Le ministre a rappelé que cette montée au capital était "momentanée" et que le gouvernement retrouverait "la position initiale, c'est-à-dire les 15,01% que l'Etat avait dans Renault avant cette opération".

"Lorsque nous avons conclu l'alliance, nous avions 40% de Renault, que l'on n'aille pas me raconter des histoires", s'est emporté Emmanuel Macron, en défendant la "légitimité" de l'Etat à disposer de votes doubles, en tant qu'actionnaire de long terme. "Je crois que nous sommes actionnaires dans Renault depuis 1945, ce qui doit correspondre à peu près à la notion d'actionnaire de long terme", a-t-il assuré. Lundi, Nissan s'était dit "inquiet" de la récente montée de l'Etat français au sein du capital de son partenaire Renault, tout en refusant de commenter les rumeurs de projets de "rééquilibrage" de l'alliance.

D. L. avec AFP