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Finances publiques

Macron: "il n'y aura pas de cadeau fiscal" avec le prélèvement à la source

Le ministre de l'Economie était linterviewé de BFMTV ce mercredi 17 juin. Il est revenu sur le dossier chaud du moment, le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, et a défendu ses réformes.

Emmanuel Macron est catégorique: la mise en place du prélèvement de l'impôt sur le revenu à la source (c'est-à-dire sur la fiche de paie pour les salariés) pour 2018 n'est pas "un cadeau électoral".

Interviewé par BFMTV ce mercredi 17 juin, le ministre de l'Economie a ainsi tenu à dissiper les doutes: "il n'y aura pas de cadeau fiscal avec cette réforme". 

"Une bonne réforme"

"C'est une transition purement technique", a-t-argué, assurant que les Français paieront bien leurs impôts en 2017. Le ministre fait ainsi référence à "l'année blanche", cette fameuse année qui ne servira de base à aucun moment pour calculer le montant de l'impôt sur le revenu. Tel que l'exécutif le prévoit à l'heure actuelle, les Français paieront en 2017, les impôts sur les revenus perçus en 2016, et en 2018 ceux sur les revenus de 2018. 2017 sera donc cette fameuse "année blanche".

"La réalité c'est qu'aujourd'hui on a un impôt sur le revenu qui est décalé", a-t-il ensuite rappelé. Or le problème "quand vous payez de manière décalée vos impôts et que vous changez de statut (chômage, retraite) vous vous retrouvez dans des situations qui peuvent être illisibles", a-t-il expliqué.

En ce sens "la réforme du prélèvement à la source est une bonne chose mais il faut l'organiser techniquement", a-t-il poursuivi. "Il faut que sur les comptes bancaires ou auprès de l'employeur on puisse prélever l'impôt et donc cette transition technique va s'étaler sur deux ans", a développé Emmanuel Macron.

"Mieux vaut un CDD que pas d'emploi"

Auparavant, le ministre de l'Economie s'était attelé à défendre les reformes déjà annoncées. Il est notamment revenu sur la possibilité de renouveler deux fois un CDD, mesure annoncée la semaine dernière par Manuel Valls.

Il s'est défendu d'encourager la précarité avec ce dispositif, notamment auprès des jeunes. "Si vous êtes jeune et peu diplômé, il y a presque une chance sur deux pour que vous n'ayez pas d'emploi". Or "mieux vaut un CDD que pas d'emploi, mieux vaut un CDI qu'un CDD", a fait valoir le ministre. Ce qui est d'autant plus vrai que "90% des embauches se font actuellement en CDD", a rappelé Emmanuel Macron.

Et selon ce dernier, la mesure va justement "créer plus d'emplois et stabiliser les personnes en CDD pour aller vers les CDI".

Même si, Emmanuel Macron l'assure, "l'emploi ça ne se décrète pas", l'important est de "mesurer ce que l'on fait". A ce titre, le ministre a pris un engagement concernant son projet de loi pour l'activité et la croissance: "tous les six mois je donnerai rendez-vous" pour faire un point sur les effets concrets de cette loi. Même si certaines mesures sont difficilement quantifiables. Emmanuel Macron a cité "la réforme des prud'hommes". "Je préfère mesurer l'impact et en rendre compte plutôt que de décréter a priori ce que cela donnera", a conclu le ministre.

J.M.