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Macron: "on fait plus des restrictions de postes de fonctionnaires que nos prédécesseurs"

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce 7 novembre sur RMC-BFMTV.

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce 7 novembre sur RMC-BFMTV. - BFMTV

Le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique était l'invité de RMC-BFM ce vendredi. Il y a joué le service après-vente après l'intervention télévisée de François Hollande jeudi soir.

François Hollande a multiplié les annonces jeudi soir sur TF1, dans une interview d'1h30 face aux Français. Ce vendredi matin, sur RMC-BFMTV, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a décrypté plusieurs des mesures évoquées par le président de la République.

> Sur les emplois aidés

Les 15.000 emplois d'avenir évoqués par François Hollande ne sont pas des créations nouvelles, a expliqué Emmanuel Macron. Il s'agit de prendre, parmi les 45.000 emplois aidés supplémentaires prévus par la loi de Finances 2015, 15.000 d'entre eux pour les "orienter vers la transition énergétique".

Le président "a expliqué hier, pas annoncé. Vous voudriez qu'il augmente encore la dépense publique?", interroge-t-il. Et même avec ces effectifs, "on reste sous le niveau d'il y a dix ans", assure-t-il. En outre, mais si ils ne sont pas "la solution à tout", la dépense publique utilisée pour ces emplois est, selon lui, "plus utile que toutes les autres parce qu'elle aide les jeunes. Il faut tout faire pour que les jeunes ne soient pas oisifs".

> Sur la promesse de ne plus augmenter les impôts

Le ministre relativise légèrement l'annonce du président de supprimer toutes nouvelles hausses d'impôt pour le reste de son mandat. "Il y a des textes en train d'être votés, il y a le projet de loi de finances pour 2015, le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Dans ces textes, il y a des impôts nouveaux, dont on parle beaucoup, en même temps que des baisses, dont on parle beaucoup moins. Ce qu'a dit le président, c'est qu'il n'y aurait pas de nouvelles mesures votées après celles-ci d'ici 2017", explique-t-il.

> Sur la taxation des résidences secondaires

L'Etat a provoqué un tollé en proposant aux collectivités locales de pouvoir taxer les résidences secondaires. Le sujet est actuellement discuté à l'Assemblée. "C'est l'Etat qui prend le coup politique alors que cet argent ira aux collectivités locales ! Et d'ailleurs pas à toutes, seulement celles qui le décident".

L'Etat fait des économies, la sécurité sociale fait des économies, au tour des collectivités, martèle-t-il. L'Etat a par exemple demandé "des efforts colossaux à nos fonctionnaires. On gèle leur salaire depuis des années. On fait plus de restrictions de postes que nos prédécesseurs, en dehors de nos priorités (sécurité, justice, éducation)".

Or "sur les dernières années, les collectivités locales ont beaucoup plus embauché que l'Etat, elles ont parfois mieux payé, elles ont plus augmenté leurs impôts. Cette mesure est une façon de la responsabiliser davantage". 

> Sur le travail du dimanche 

Emmanuel Macron veut qu'on puisse "ouvrir" les commerces le dimanche et le soir dans les zones touristiques et les gares. Pour y parvenir, il faut simplifier le dispositif pour le travail du dimanche, et le rendre plus juste, a indiqué le collègue de Michel Sapin à Bercy.

En réponse à ceux qui s'offusquent qu'il puisse encourager le travail du dimanche, il rappelle qu'il "y a déjà des tas de zones en France où l'on travaille le dimanche. 30% des Français travaillent de manière occasionnelle ou régulière le dimanche. Qu'on n'aille pas se pendre au rideau en disant que c'est affreux qu'on travaille le dimanche. C'est la réalité dans plein d'endroits du territoire, sans compensation". C'est pourquoi le gouvernement entend "mettre ce principe de compensation dans la loi". 

N.G.