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Marine Le Pen veut mettre en place la retraite à 60 ans en fin de quinquennat

Marine Le Pen estime qu'il est possible d'économiser 25 milliards d'euros en réduisant de trois points le taux de chômage

Marine Le Pen estime qu'il est possible d'économiser 25 milliards d'euros en réduisant de trois points le taux de chômage - Joël Saget - AFP

La candidate FN à l'Élysée a indiqué mardi qu'elle entendait d'abord privilégier les mesures pour le retour à l'emploi au début de son mandat. Elle considère que la retraite à 60 ans coûte 17 milliards d'euros.

Faire baisser le chômage pour pouvoir financer la retraite à 60 ans. Voilà le plan de Marine Le Pen. La candidate FN à la présidence de la République a ainsi affirmé mardi dans l'émission "Facebook Lounge" de LCI que la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation serait probablement "effective à la fin du quinquennat parce que nous devons évidemment mettre en oeuvre le retour à l'emploi".

Jusqu'à présent, Marine Le Pen ne fixait pas de condition ou de délai à cette promesse de campagne.

"Vous comprenez bien que cette retraite à 60 ans, il faut qu'on la finance par l'emploi", a encore déclaré Marine Le Pen.

"Moi, j'essaie et j'essaierai de faire en sorte qu'à la mi-quinquennat, on arrive à ça. En tout cas, à la fin du quinquennat, ça sera fait, c'est sûr", a-t-elle promis.

Un coût de 17 milliards d'euros?

Aujourd'hui, un salarié du privé peut partir à la retraite à 62 ans s'il a cotisé 41,5 ans (une durée progressivement allongée à 43 ans pour la génération 1973).

Pour Marine Le Pen, "on culpabilise souvent les Français en disant 'ça coûte une fortune'" le retour à la retraite à 60 ans. "En réalité, ça coûte 17 milliards d'euros. Une baisse de trois points du chômage, c'est 25 milliards d'euros dans les caisses de l'État", a-telle comparé.

La proposition de Marine Le Pen est régulièrement critiquée, notamment par la droite ou par le patron du Medef Pierre Gattaz.

Pas une mesure frontiste

Au FN aussi, certains responsables avaient assuré que cette idée n'était pas frontiste, comme le trésorier Wallerand de Saint Just en décembre 2015: "Il n'y a jamais eu dans le programme du Front national de retour à la retraite à 60 ans".

Un dirigeant frontiste avait expliqué à l'AFP que les frontistes "entretenaient volontairement le flou" pour une modification éventuelle du programme, qui n'a pas été retenue.

Marine Le Pen laisse toutefois ouverte la possibilité d'un allongement de la durée du travail: "Si, en ayant fait tous (ces efforts), on s'aperçoit qu'il y a encore un problème avec le système des retraites, je me tournerai vers les Français et je leur dirai 'J'ai fait tout ce qui est nécessaire, là je suis obligée de me tourner vers vous pour faire un effort'", avait-elle dit en mars.

J.M. avec AFP