BFM Business
Economie et Social

Mieux gérer les réservistes: les bons conseils du vice-président du Medef 

Geoffroy Roux de Bézieux est vice-président du Medef mais aussi capitaine de corvette de réserve. Pour lui, la réserve opérationnelle ne doit pas pénaliser les PME.

Geoffroy Roux de Bézieux est vice-président du Medef mais aussi capitaine de corvette de réserve. Pour lui, la réserve opérationnelle ne doit pas pénaliser les PME. - François Guillot - AFP

Geoffroy Roux de Bézieux officie lui-même dans la réserve opérationnelle en tant que capitaine de corvette. Et selon lui, l'État doit adapter à la situation actuelle les conditions dans lesquelles les entreprises peuvent satisfaire aux besoins des forces de sécurité impliquées dans la lutte contre le terrorisme.

Quand Geoffroy Roux de Bézieux évoque les problèmes que pose le recours à la réserve opérationnelle, on peut le croire. Le vice-président délégué du Medef connaît bien ce sujet puisqu'il est lui même réserviste.

Cet entrepreneur a effectué un long service militaire (trois ans) comme volontaire dans les fusiliers marins commandos (FUMACO) de Lorient et depuis une trentaine d’années, il rempile pour des périodes de réserve opérationnelle comme capitaine de corvette.

Après l’appel du gouvernement aux citoyens pour qu'ils rejoignent la réserve opérationnelle, il a tenu donner son avis. "On y est favorable au Medef parce que d'abord on est des citoyens" a-t-il expliqué sur Europe 1. C’est évidemment l’officier de marine qui parle. Néanmoins, Geoffroy Roux de Bézieux propose de pousser la réflexion sur le cadre légal et organisationnel afin de permettre aux entreprises de s’adapter à ces transferts épisodiques d’effectifs. Cette fois, c’est le dirigeant qui s’exprime.

"Pour une PME, 30 jours c'est impossible!"

"Aujourd'hui (...), c'est cinq jours par an avec un délai de prévenance de 30 jours. En réalité, qu'est-ce qu'il se passe? Les grandes entreprises se sont organisées (...), mais dans les PME, les réservistes, ils sont clandestins, ils prennent sur leurs vacances" ou prennent des congés sans solde. "Parce que cinq jours c'est insuffisant, c'est souvent des périodes de 15 jours, 30 jours. (...) 30 jours pour une PME, c'est impossible".

Pour le vice-président du Medef, ce cadre "fonctionne en temps de paix avec quelques missions et sur un effectif réduit". Mais, au vu des événements, il faudrait aller plus loin. "Disons 100.000 ou 120.000 réservistes". Dans ce cas, "c’est certain, il faut réfléchir au cadre".

Le vice-Président du Medef suggère donc que l'État soutiennent les entreprises prêtes à offrir à leurs salariés des jours pour remplir ces missions. "On ne demande pas de niche fiscale supplémentaire", lance-t-il pour éviter les faux procès. Pour lui, deux pistes sont à explorer.

D’une part, il propose d’augmenter le nombre de jours, mais "avec une prévenance plus forte. […] Une entreprise, elle peut s'organiser, mais si on lui donne du temps". L’autre voie serait de privilégier ces entreprises lors des appels d'offres publics. "Celles qui se sont engagées volontairement peuvent avoir une préférence: une entreprise de travaux publics, par exemple, de BTP qui donnerait des jours en plus à ses salariés pourrait se voir attribuer un label préférentiel".

P.S. avec AFP