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Montebourg: "il ne faut pas tuer la croissance dans l'oeuf"

Arnaud Montebourg était l'invité du 20h de France 2.

Arnaud Montebourg était l'invité du 20h de France 2. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le ministre de l'Economie était, ce jeudi 3 avril, l'invité du 20h de France 2. Il a de nouveau critiqué Bruxelles et a invoqué la nécessité de "faire sortir" les sources de la croissance.

Il est, avec Michel Sapin,l'un des deux ministres qui siègeront à Bercy dans le gouvernement resserré de Manuel Valls. Arnaud Montebourg a pris du galon, étant désormais ministre de l'Economie, du Redressement productif et de l'Economie numérique.

Invité du 20h de France 2, il a évoqué un "tandem de choc" avec son collègue à Bercy et a assuré que le gouvernement était "en accord" pour "être un militant de la croissance".

'Il nous faut de la croissance", a-t-il insisté. "Le gouvernement français veut que, partout, les sources qui alimentent de la croissance sortent", a-t-il martelé.

"En Italie c'est le plan de relance du président (du Conseil, ndlr) Matteo Renzi, en Allemagne c'est le Smic allemand. Et en France c'est la façon de nous allons ensemble, à 64 millions de Français dans une unique cordée, tirer les ressources de la croissance".

"Le bilan pas brillant de Bruxelles"

Alors que Michel Sapin a indiqué, ce jeudi, que la France devrait négocier un nouveau délai avec la Commission européenne pour faire passer le déficit sous les 3% du PIB, Arnaud Montebourg a, lui, assuré que "l'Europe va changer".

Il a justifié cette affirmation en citant les exemples de Matteo Renzi, qui a décidé de baisser de 10 milliards d'euros les impôts, et de Jens Weidmann, le patron de la Bundesbank "qui s'inquiète des menaces de déflation, c'est-à-dire quasiment de récession". "Tout le monde est inquiet; le moment est venu de faire bouger un certain nombre de décisions de l'Union européenne".

Il en a ainsi profité pour tacler "le bilan pas brillant" de la Commission européenne."Nous avons un retard de croissance sur les Etats-Unis depuis six ans, à l'époque où la banque Lehman Brotherss'est effondrée, de sept points de PIB", a-t-il fait valoir.

"L'Europe que j'aime c'est l'Europe de la construction de l'Industrie", a-t-il affirmé. Et le nouveau ministre de l'Economie de souligner ses bonnes relations avec le commissaire européen à l'Industrie,l'Italien Antonio Tajani, qui "a trouvé dans ma parole un soutien inconditionnel, et il n'est même pas socialiste!".

Combattre "la déflation"

A rebours, Arnaud Montebourg a affirmé vouloir combattre "la déflation, l'austérité et la récession".

Il a souligné au passage que l'Europe "a multiplié les plans d'austérité, pas de croissance, alors que le meilleur moyen de rembourser la dette, c'est la croissance".

Il a également repris les propos prononcés hier par Manuel Valls, à savoir que "nous devons faire des économies" sans abîmer les services publics" et "tuer la croissance dans l'oeuf".

J.M.