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Economie et Social

Le candidat Montebourg veut annuler 5 ans de hausses d'impôts 

Arnaud Montebourg veut faire redécoller la France.

Arnaud Montebourg veut faire redécoller la France. - Stéphane de Sakutin- AFP

L'ancien ministre a annoncé sa candidature à 2017. Et les premières ébauches de son projet ont été dévoilées. Ainsi, pour redonner du pouvoir d'achat aux plus défavorisés, il compte mettre en place un dispositif pour les aider à accéder à la propriété, ou encore annuler les hausses d'impôts, décidées les 5 dernières années, pour les classes moyennes et populaires.

Arnaud Montebourg entend bien faire "redécoller" l'économie de la France. L'ancien ministre a annoncé ce dimanche 21 août sa candidature pour 2017. Et cette déclaration ne s'est pas faite les mains dans les poches, puisqu'Arnaud Montebourg a livré les premiers détails de son projet "socialiste mais pas seulement", comme l'annonçait le JDD. 25 propositions, 4 chapitres et un programme économique des plus ambitieux.

Redonner du pouvoir d'achat

Le futur candidat a proposé 3 mesures pour redresser le pouvoir d'achat des plus défavorisés. Tout d'abord, il prévoit un dispositif d'aide à l'achat pour les locataires d'un logement social, à savoir une baisse de 50% par rapport au prix de marché. "Vous louez votre appartement 500 euros par mois, les bailleurs sociaux vous le vendent et vous remboursez un emprunt de 250 euros par mois", explique pour le JDD l'un des rédacteurs du projet.

La deuxième idée est d'instaurer la participation aux bénéfices pour les entreprises de moins de 50 salariés. Du cadre à l'ouvrier, chacun toucherait le même montant.

Et enfin, Arnaud Montebourg souhaite l'annulation progressive, pour les classes moyennes et populaires, des hausses d'impôts mises en place depuis 5 ans. "Je m'adresse là à la France des fins de mois difficiles, à la France de la précarité, à la France ouvrière et bosseuse", a lancé l'ancien ministre du Redressement productif, qui a estimé que la loi travail controversée "devra être rediscutée, réformée, renégociée".

Réinventer le modèle social

L'ancien ministre prévoit de suspendre unilatéralement la directive sur les travailleurs détachés. 

Par ailleurs, Arnaud Montebourg souhaite que chaque chômeur soit obligatoirement formé à un nouveau métier pendant un an sur les 24 mois d’indemnités. Depuis, il aimerait que "les établissements de Pôle emploi dans chaque région et les budgets de formation professionnelle des conseils régionaux et des chambres de commerce fusionnent en un seul service public local et autonome, dont les dirigeants seront élus au suffrage universel dans chaque région".

Soutenir les PME

Par ailleurs, l'ancien ministre qui a rejoint le monde de l'entreprise après sa sortie du gouvernement, compte lancer une mobilisation nationale en faveur des PME exerçant leur activité en France: 80% des marchés publics leur seront réservés pendant huit ans.

De plus, il voudrait que 10 à 20% de l'épargne de l'assurance-vie soient utilisées à l'investissement dans les PME situées sur le territoire national, "en contrepartie de la défiscalisation dont elles (les grandes banques) bénéficient".

Le futur candidat souhaite aussi créer une grande banque nationale qui "cautionnera 90% des emprunts, des crédits aux petites entreprises, aux toutes petites entreprises, aux start-up, aux artisans, aux commerçants, pour financer les innombrables projets de développement".

Il propose enfin que la caisse des dépôts et consignations réalise un programme massif de rénovation thermique des bâtiments publics et privés pour 100 milliards d’euros sur 5 ans, financé par les emprunts de très long terme d’une durée de 50 ans, ce qu’obtiennent les bailleurs sociaux aujourd’hui.

Aider les grandes entreprises 

Arnaud Montebourg voudrait que "nous constituions un fonds de mise en commun de toutes les institutions financières privées à usage patriotique qui aura pour mission de protéger le capital de grandes entreprises, financer leur développement et maintenir les centres de décision en France".

Le candidat prévoit aussi "que nous reconstituions avec le secteur privé et l’etat comme actionnaire minoritaire, des conglomérats capables de développer nos savoir-faire, de nouer des alliances internationales et de devenir des champions européens et mondiaux dans les mines, dans la métallurgie, dans l’énergie, dans la pharmacie, dans les semi-conducteurs".

Autant de mesures qu'il faudra financer. Une opération assez difficile en cette période d'austérité et de contrôle rigoureux des budgets. Arnaud Montebourg ne tient pas à s'embarrasser de ce détail, il compte mettre fin au plafond de 3% du déficit public autorisé au sein de l'Union européenne. D'ailleurs, selon le JDD, il compte demander aux Français, "un mandat de dépassement des traités européens et de refondation de l'Union européenne". Et à Frangy-en-Bresse, Arnaud Montebourg a déclaré: "Je préfère payer les amendes européennes plutôt que laisser mourir l'économie française".

D. L.