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Finances publiques

Moscovici: "Pas d'autre alternative" qu'un déficit sous les 3% en 2017

Pierre Moscovici est Commissaire européen aux Affaires économiques et financières.

Pierre Moscovici est Commissaire européen aux Affaires économiques et financières. - AFP - Kazuhiro Nogi

"Le Commissaire européen aux affaires économiques enfonce le clou après l'appel du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, à se montrer plus ferme avec la France."

"Nous serons vigilants, nous serons exigeants et il n'y a pas d'autre alternative que d'être en-dessous de 3% en 2017", a déclaré le commissaire européen Pierre Moscovici sur LCP ce vendredi.

"La France a pris des engagements. Elle doit les tenir", a-t-il déclaré. Après les nouvelles dépenses annoncées récemment par le gouvernement français, Pierre Moscovici a insisté pour qu'elles n'aient pas d'impact sur les objectifs de déficit budgétaire. "Si ces dépenses sont faites, il faudra que l'équilibre soit respecté et que l'on passe en-dessous de 3% en 2017", a martelé le commissaire.

Jeroen Dijsselbloem exige plus de fermeté

"Il faut que cet équilibre soit sérieux, que les choses ne soient pas optiques", a-t-il ajouté. "Il faut que ce soit vraiment sous 3% en 2017, vraiment", a-t-il encore répété, en réaction aux déclarations dans l'édition du Figaro de vendredi du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, qui a appelé la Commission européenne à se montrer plus ferme avec la France.

"Une chose est sûre: si la Commission n'affiche de fermeté qu'avec les petits pays, l'effet sera dévastateur pour la confiance entre les capitales de l'euro", a plaidé le ministre des Finances néerlandais et chef de file de l'Eurogroupe.

Indulgence européenne

Pour rappel, le pacte de stabilité, renforcé après la crise de la dette, impose aux pays européens des plafonds de dette et de déficit public, sous peine de sanctions. Mais la France, malgré ses promesses, n'a pas réussi à ramener sous 3% du PIB son déficit public et a obtenu plusieurs délais de grâce, le dernier en date jusqu'à 2017.

Cette semaine, l'Espagne et le Portugal ont également échappé à des sanctions, Bruxelles ayant reporté de quelques mois sa décision sur le sujet, notamment en raison d'une échéance électorale en Espagne.

A.R. avec AFP