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Moscovici veut rallier le patronat à sa cause

Pierre Moscovici brosse le patronat dans le sens du poil dans le Journal du dimanche daté du 13 octobre.

Pierre Moscovici brosse le patronat dans le sens du poil dans le Journal du dimanche daté du 13 octobre. - -

Dans une interview au Journal du dimanche ce 13 octobre, le ministre de l'Economie indique ne pas comprendre "la défiance dans laquelle nous vivons", et multiplie les annonces en faveur des entreprises.

"L'économie française va mieux, incontestablement", affirme Pierre Moscovici au cours d'un entretien dont le Journal du Dimanche publie le compte-rendu ce 13 octobre. "La France fait mieux que la zone euro, mieux que ce qui était prévu avant l'été", poursuit-il. C'est pourquoi la "défiance dans laquelle nous vivons" n'est "pas fondée", selon lui.

Le ministre de l'Economie cherche surtout à rassurer un patronat et des entrepreneurs qui multiplient les critiques à l'encontre du gouvernement. C'est par les entreprises que "la croissance redémarrera", souligne Pierre Moscovici, qui promet d'ailleurs une "fiscalité des entreprises plus intelligente".

L'objectif prioritaire du gouvernement est l'emploi, donc le développement des entreprises, ce qui suppose une fiscalité "adaptée", indique-t-il. Comme elles, il considère que "la clé d'une reprise solide, c'est avant tout l'investissement", et "le revendique".

Une fiscalité "adaptée" pour les entreprises

Le dialogue entre le patronat et Bercy s'est tendu ces dernières semaines. Notamment à cause de la tentative du gouvernement d'instaurer un impôt sur l'excédent brut d'exploitation, finalement abandonné après que les patrons aient fait valoir que ce prélèvement pénaliserait les entreprises qui investissent le plus.

Les chefs d'entreprises ont ainsi multiplié les initiatives pour dénoncer la politique économique du gouvernement, sous différents noms d'oiseaux comme les pigeons ou les poussins. Mardi dernier, quelques milliers de dirigeants d'entreprises se sont réunis à Lyon, sous la houlette de la CGPME et du Medef, pour dire leur exaspération vis-à-vis des mesures fiscales et des modifications du droit du travail qui entravent, selon eux, la bonne marche de leurs affaires…

Une surenchère qui ne mène à rien

Pierre Moscovici semble avoir pris en compte leurs revendications: dans le JDD, il promet des Assises de la fiscalité d'ici au premier trimestre 2014, reconnaissant qu'actuellement "elle taxe trop les facteurs de production". Globalement, les prélèvements sur les entreprises baisseront en 2014 tandis que le crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice) sera maintenu.

Après l'avoir brossé dans le sens du poil, il invite toutefois le patronat à "se garder d'une surenchère qui ne mène à rien" et à "avancer ensemble" avec le gouvernement. "J'accepte une dose raisonnable de rapport de force mais une volonté sincère de parvenir à des compromis est aussi nécessaire", explique-t-il. "Les patrons doivent admettre que le gouvernement est responsable de l'intérêt général, pour toute la société. Le gouvernement dialogue, il n'est pas aux ordres.

"On aimerait que la reprise soit vraiment là, malheureusement ce n'est pas ce que disent la majorité des chefs d'entreprise", lui répondait Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, le patron de la CGPME, dimanche soir sur BFMTV. Il indiquait que ses homologues et lui constataient surtout "des problèmes structurels", alors que pour le "sixième trimestre consécutif", les investissements baissent. Le représentant des petites et moyennes entreprises réclame ainsi des annonces précises sur "la date à laquelle les prélèvement vont baisser, et dans quelles proportions". Et surtout, "qu'on s'y tienne".

N.G. avec agences