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Nicolas Dufourq : "la BPI sert à préparer la France 2030"

Le directeur général de la BPI, Nicolas Dufourq, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business le 19 février.

Le directeur général de la BPI, Nicolas Dufourq, était l'invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business le 19 février. - -

Le directeur général de la Banque publique d’investissement était sur le plateau de BFM Business, mardi 19 février. Il y a décrit les missions et les outils de la structure dédiée au financement des PME.

La Banque publique d’investissement est sur les rails. A la veille de son premier conseil d’administration, son directeur général, Nicolas Dufourq, était sur BFM Business mardi 19 février. Il y a détaillé les outils dont va disposer la BPI, et plus particulièrement le "Prêt pour l’innovation". Il y a également décrit le profil des candidats éligibles son aide.

Les outils de la BPI

Nicolas Dufourq assure que "les crédits ne sont pas en baisse par rapport à l’année dernière". En revanche, "la trésorerie des entreprises est en stress". Leur recul est de presque à -10%, selon lui. D’où la nécessité de pourvoir au besoin de liquidité des entreprises.

Pour cela, la BPI dispose de plusieurs formes de prêts. Notamment le prêt financement du CICE, l’avance sur le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, décidé par le gouvernement. Deux milliards d’euros seront mobilisés pour cet objectif.

Quant aux chefs d’entreprises qui craignent que l’Etat ne revienne sur sa décision et ne rembourse jamais cette "avance", le patron de la BPI leur assure qu’il n’y a "aucun risque que l’Etat change d’avis sur la mesure phare du quinquennat".

A cela s’ajoute le prêt de financement du Crédit impôt recherche, pour favoriser le financement de la Recherche et développement, et le prêt pour l’innovation."Je vois des groupes d’entrepreneurs deux à trois fois par semaine, dans toutes les régions françaises, explique Nicolas Dufourq, ils sont impatients !". "Il est vrai que nous sommes au mois de février, alors qu’on avait prévu la mesure pour le mois de janvier", reconnaît-t-il.

Le Prêt pour l'innovation

Le Prêt pour l'innovation est destiné aux "PME innovantes, qui sont en phase d’industrialisation et de développement d’une innovation, et qui ont besoin de cash pour financer leur distribution, leur salon, tout ce qui est immatériel, leurs besoins en fond de roulement, alors qu’elles ont peu de chiffre d’affaires", inque le directeur de la BPI.

Le montant de ces prêts sera situé "entre 30 000 et 1,5 million d'euros", leur taux d’intérêt "entre 4 et 5%", leur maturité sera de sept ans. Par ailleurs, aucune "garantie sur le patrimoine" ne sera demandé à l’entrepreneur, précise Nicolas Dufourq.

Les différentes antennes de la BPI pourront accorder autant de prêt de ce type qu’il leur en sera demandé. Il n’y a pas de plafond, explique son chef. "On pense que le PPI devrait représenter 200 à 300 millions d’euros en 2013", ajoute-t-il.

Les PME visées

"La BPI sert à préparer la France 2030", rappelle Nicolas Dufourq. Ainsi, son rôle n’est "pas vraiment" de s’occuper "de situations structurellement déclinantes et en perte". En somme, si vous dirigez "une entreprise qui connaît un accident de parcours, mais dont le produit est bon, le management correct, et le marché en croissance", la BPI vous aidera. Si vous avez une société "dont le produit est dé-positionné, dont le marché est horriblement attaqué, et dont les marges sont devenues structurellement négatives", la BPI n'ira pas vers vous. Pour une raison simple, admet son président : "les 20 milliards d’euros d’épargne des Français qu’on nous a confiés, il va falloir les rendre."

N.G. et BFM Business