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"Nous avons raté la robotisation, notre devoir est de réussir la digitalisation"

Emmanuel Macron veut "réussir la digitalisation".

Emmanuel Macron veut "réussir la digitalisation". - Fred Tanneau - AFP

Emmanuel Macron dévoile, ce lundi, la deuxième phase de la nouvelle France industrielle. Et elle passe par plus de numérique.

Emmanuel Macron ne veut pas passer à côté de la digitalisation. Le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, estime que la France industrielle qui a "raté la robotisation" a pour devoir de "réussir la digitalisation", dans une interview publiée lundi 18 mai en ligne par L'Usine Nouvelle.

Après l'étape des 34 plans de la Nouvelle France industrielle, il fallait "se donner des priorités", pour créer "des synergies" entre ces plans et aussi parce que certains étaient arrivés à maturité, explique Emmanuel Macron. "Nous avons donc repensé ces 34 plans autour de familles de solutions industrielles", poursuit le ministre qui donne comme exemple la solution "ville durable" qui va réunir des acteurs des réseaux intelligents, du traitement de l'eau et de la rénovation thermique des bâtiments.

Cette deuxième étape, lancée ce lundi, est "entièrement pensée à partir de débouchés potentiels: plus d'efficacité, plus d'international, plus de PME et d'ETI ", souligne le ministre. La "matrice" en est le projet "Industrie du futur", un "programme transversal pour faire monter en gamme l'ensemble (du) tissu industriel" et qui vise à "robotiser, digitaliser (numériser, ndlr), revoir les organisations". "Il faut aider les entreprises, dès le niveau PME, à aller à l'international", ajoute-t-il.

Plus généralement, Emmanuel Macron affirme que "la vraie politique industrielle, c'est une réconciliation de l'ensemble des forces productives: les actionnaires, les salariés, les dirigeants, la collectivité publique".

"Aucun licenciement n'est envisagé"

Par ailleurs, Emmanuel Macron a tenté de rassurer sur le dossier Areva. "En France, aucun licenciement n'est envisagé" au sein du groupe Areva, qui a annoncé début mai jusqu'à 4.000 suppressions d'emplois dans l'Hexagone. "L'Etat ne saurait remettre au pot sans regard sur la stratégie industrielle" du groupe nucléaire, ajoute le ministre, dans cette interview mise en ligne lundi sur le site du magazine économique.

"Ce ne sont pas les salariés, les ingénieurs, les ouvriers, en particulier dans des secteurs où la sûreté est fondamentale et où il faut des années pour les former, qui doivent être la variable d'ajustement (des) erreurs stratégiques et de la transformation du marché", affirme-t-il. Mais le ministre ajoute que "cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas des efforts de compétitivité à engager", ce qui sera "l'objet de la négociation sociale qui s'ouvre".

Pour Emmanuel Macron, "l'organisation la plus efficace" de la filière nucléaire française passe par "de nouveaux liens commerciaux entre EDF et Areva" et "c'est aux industriels de faire les propositions". "La question, c'est jusqu'où va le rapprochement en termes industriel et capitalistique entre les acteurs", explique-t-il.

"L'Etat prendra ses responsabilités", mais "je suis prudent car l'Etat ne saurait remettre au pot sans regard sur la stratégie industrielle", poursuit-il. "Nous attendons donc le projet des industriels et nous prendrons les décisions nécessaires", résume le ministre. "Il ne s'agit pas d'un simple Meccano, mais de la refonte en profondeur de notre politique nucléaire", souligne-t-il.

D. L. avec AFP