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"Nous ne sommes pas en politique pour être tous des sardines dans la même boite"

NKM était l'invitée de BFM Business.

NKM était l'invitée de BFM Business. - BFM Business

Nathalie Kosciusko-Morizet était l'invitée de BFM Business ce lundi 31 août. Elle est revenue sur divers sujets tels que les 35 heures, les impôts mais également son combat contre Nicolas Sarkozy.

Migrant, interdiction des poids–lourds à Paris, Cop21, … Nathalie Kosciusko-Morizet la vice-présidente déléguée des Républicains, était l'invitée de BFM Business ce lundi 31 août. Et elle a répondu à divers sujets.

Baisser les prélèvements et charges sur les entreprises

"Je sais que ma mesure n'est pas la plus populaire". Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, l'urgence est de donner de l'oxygène aux entreprises. "L'urgence c'est notre compétitivité". La vice-présidente déléguée des Républicains précise qu'il y a 120 milliards d'euros de différence de prélèvements entre les entreprises françaises et allemandes. "L'ensemble des impôts/charges est beaucoup plus élevé chez nous".

D'après elle, la droite dit depuis longtemps qu'il faut baisser les charges. La gauche s'y est récemment ralliée. "Mais on le fait toujours un petit peu marginalement, pourtant c'est un problème majeur". Et elle ajoute : "il faut mettre sur la table un plan qui lance en même temps la réduction des déficits et la baisse des impôts et charges". Elle précise que les entreprises françaises prennent du retard dans les investissements.

Dimanche, elle a plaidé pour sa proposition de "choc fiscal", une baisse de charges de 100 milliards quitte à creuser temporairement les déficits, expliquant vouloir baisser les impôts "pas l'ascenseur" et les dépenses "par l'escalier", tout le monde se rejoignant "au rez-de-chaussée".

Les 35h : un discours plus moderne

"Nous tournons toujours autour des mêmes questions", estime Nathalie Kosciusko-Morizet. D'après elle, ce ne sont pas les 35 heures qui posent réellement problème, "ce qu'il faut supprimer c'est la durée unique". Elle estime que les entreprises ont besoin de plus de souplesse. "Il faut une forme de travail alternative au salariat".

Elle donne l'exemple de la jeune génération qui est attirée par l'entreprise mais ne veut plus du lien de subordination, de certaines entreprises qui ont besoin de souplesse et se tournent vers la prestation, de la révolution numérique qui fait passer d'une économie de produits à une économie de l'usage.

Sarkozy, son ennemi privilégié?

"Je n'ai pas d'ennemi privilégié, ni d'ennemi tout court", estime NKM. Elle précise qu'elle a son indépendance. "Nous ne sommes pas en politique pour être tous des sardines dans la même boite". Elle ajoute qu'elle a "des convictions qui parfois peuvent sembler minoritaires, mais sinon on ne bouge pas. La France a besoin que ça bouge".

Macron, un beau parleur 

"Emmanuel Macron, il y va sur le discours, mais après…". Pour NKM, le ministre de l'Economie parle beaucoup mais "dans les faits, la croissance est à 0%, la construction chute".

Retard sur la restriction des poids-lourds à Paris

"Nous sommes en retard sur le sujet", déplore la vice-présidente déléguée des Républicains. "Nous l'avions fait en mettant en face l'éco-taxe. Aujourd'hui, les poids-lourds ne paient pas. Sur le périphérique parisien, ils auraient payé 20 millions d'euros par an et l'argent aurait servi à aider les particuliers, artisans, PME, … à financer des véhicules moins polluants".

COP21, des négociations difficiles

Nathalie Kosciusko-Morizet met en garde: il ne faut pas condamner la COP21 à l'avance, même si elle estime que les négociations vont être très difficiles. Néanmoins, elle trouve que le gouvernement s'y prépare mal. "Les tensions entre Fabius et Royal ne nous aident pas".

Elle rappelle que "dans le temps, ces conférences étaient portées par le ministère des affaires étrangères. Nous avons changé cela. Portées par l'écologie, cela met plus de cohérence. Mais la Cop21 a été redonnée à Fabius, cela crée des tensions".

D. L.