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Le Nouveau Centre réaffirme ses ambitions présidentielles

Hervé Morin, président du Nouveau Centre et ministre de la Défense, a confirmé l'intention de son parti d'être présent au premier tour de la présidentielle 2012, en rassemblant la famille centriste aujourd'hui éclatée. /Photo prise le 23 décembre 2009/REU

Hervé Morin, président du Nouveau Centre et ministre de la Défense, a confirmé l'intention de son parti d'être présent au premier tour de la présidentielle 2012, en rassemblant la famille centriste aujourd'hui éclatée. /Photo prise le 23 décembre 2009/REU - -

par Yann Le Guernigou PARIS - Le Nouveau Centre (NC) a confirmé samedi son intention d'être présent au premier tour de la présidentielle 2012, en...

par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - Le Nouveau Centre (NC) a confirmé samedi son intention d'être présent au premier tour de la présidentielle 2012, en rassemblant la famille centriste aujourd'hui éclatée.

Tout en se déclarant fier du bilan du gouvernement de François Fillon, le patron de la formation, le ministre de la Défense Hervé Morin, n'a pas hésité à s'en démarquer sur des sujets comme l'interdiction du voile intégral (burqa) ou le bouclier fiscal cher à Nicolas Sarkozy.

"Plus encore aujourd'hui qu'hier, les sociétés modernes sont des sociétés complexes qui portent en elles beaucoup de contradictions tout en aspirant à l'unité. Elles ne peuvent pas se satisfaire d'une offre politique unique à droite comme à gauche", a-t-il dit en conclusion d'un conseil national du NC à Paris.

"Deux candidats (à droite) n'ont jamais empêché de gagner", a renchéri le député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) et président exécutif du parti, Jean-Christophe Lagarde.

Les velléités des anciens amis de François Bayrou, ralliés à Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle de 2007, se heurtent à la volonté du chef de l'Etat de constituer un front uni à droite dans les scrutins nationaux.

Le Nouveau Centre se sent conforté dans ses intentions par l'échec cinglant de la droite aux régionales de mars, où elle présentait partout des listes uniques.

"L'UMP ferait bien de s'occuper de ce qui se passe à sa droite, de ses électeurs qui, se sentant abandonnés, ont voté à l'extrême droite. Nous, nous devons nous occuper de toutes celles et de tout ceux du centre et du centre droit qui ne sont pas allés voter", a dit Jean-Christophe Lagarde.

Le président du groupe Union centriste du Sénat, Nicolas About, a évoqué de son côté un "grand nombre d'électeurs du centre (qui) ont refusé de voter pour une liste de droite où figuraient le MPF (de Philippe de Villiers) et les chasseurs" aux dernières régionales.

Sans candidat en 2012, les centristes n'existeront pas dans la campagne et risquent de purement et simplement disparaître, a-t-il mis en garde.

Le NC, le groupe Union centriste et l'Alliance centriste du sénateur Jean Arthuis ont entrepris récemment de se rapprocher pour faire naître une nouvelle formation inspirée de l'ancienne UDF, qui remettrait clairement le centre droit sur l'échiquier politique.

BORLOO EST LE BIENVENU

Ce nouveau parti vise les électeurs du MoDem déçus par l'opposition frontale au gouvernement de François Bayrou mais aussi la frange centriste de l'UMP.

Jean-Christophe Lagarde va ainsi jusqu'à citer le ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, un ancien UDF, qui "fait partie de la famille". "Il est évidemment le bienvenu chez nous dès lors qu'il aura décidé de ne plus être chez les autres".

Le NC et ses nouveaux alliés veulent porter à la présidentielle "un projet de proposition et de construction", pas un projet d'opposition "inspiré par la haine ou la revanche", a dit Hervé Morin dans une allusion directe à Dominique de Villepin et François Bayrou.

Il s'inspirera des valeurs centristes que sont l'attachement à l'Europe, l'humanisme, "la vigilance permanente sur les libertés" et la défense de l'idée d'une société moderne.

Dans ce contexte, le ministre de la Défense a réitéré son opposition à l'interdiction totale, souhaitée par l'UMP, du port de la burqa, un phénomène selon lui condamnable mais qui ne touche tout au plus qu'un millier de personnes en France.

Il faut éviter à ses yeux "de mettre sur la table des sujets qui risquent de fragmenter un peu plus la société".

De même, il a annoncé son intention de s'attaquer dans son programme 2012 au bouclier fiscal. S'il faut rééquilibrer les comptes sociaux en augmentant la CRDS, "on voit mal un pouvoir, quel qu'il soit, dire 'vous allez tous payer, sauf ceux qui sont au bouclier'".

Hervé Morin a proposé de supprimer de concert le bouclier fiscal et l'impôt sur la fortune (ISF) et de mettre en place simultanément un taux marginal supplémentaire d'impôt sur le revenu. De cette façon, a-t-il défendu, "on donnera le sentiment de mettre en place un système économiquement efficace et fiscalement juste."

Edité par Laure Bretton