Noyer: "En France le rythme des réformes est insuffisant"
"Il y a tant de choses à faire" pour réformer la France, déclare Christian Noyer, dans un entretien accordé aux Echos ce vendredi. Le gouverneur de la Banque de France trouve que l’orientation prise par le gouvernement est "bonne" sur les questions de réduction du déficit structurel et soutien à la croissance. Mais il juge "le rythme insuffisant".
Selon lui, de nombreuses réformes dont les effets seraient immédiats, mériteraient d’être mises en œuvre. Il donne l’exemple d’"une franche libéralisation du travail le dimanche". C’est d’ailleurs sur une réforme du marché du travail que les efforts devraient être faits car elle permettrait de renforcer à moyen terme la croissance potentielle de la France.
Mettre fin à l'inventivité fiscale
Il prône ainsi une révision des mécanismes d’indexation du SMIC. Le gouverneur de la Banque de France estime aussi que l’on devrait donner "plus de latitude aux partenaires sociaux dérogeant à la durée légale du travail dans l’entreprise". Il juge aussi nécessaire un assouplissement des règles du licenciement.
L’autre grand chantier qu’il estime nécessaire est "la refonte des structures administratives, marquées par de nombreux doublons, entre Etats et collectivités". Et les réformes en cours ne lui semblent pas suffisantes, puisqu’il déclare "on ne peut pas se contenter de revoir la carte des régions et des départements, il faut viser une réorganisation complète de la sphère publique".
En plein cœur d’un cafouillage gouvernemental autour de la promesse faite par François hollande de ne pas créer de nouveaux impôts, Christian Noyer estime que la France "doit mettre fin à l’inventivité fiscale". "on voit bien que les projets de hausses d’impôts suscitent désormais un rejet prononcé", ajoute-t-il.
Pour équilibrer le budget, la ligne directrice doit donc être la réduction de la dépense publique :"il faut donc mener une réflexion en profondeur des politiques publiques, en privilégiant la recherche de l’efficacité", assène-t-il.