BFM Business
Finances publiques

Noyer: le maintien du taux du Livret A est une "décision politique"

Christian Noyer et Pierre Moscovici assistent à une conférence de presse du ministre allemand des Finances à Berlin en mais 2013.

Christian Noyer et Pierre Moscovici assistent à une conférence de presse du ministre allemand des Finances à Berlin en mais 2013. - -

Le gouverneur de la Banque de France a pris acte de la décision du gouvernement de maintenir le taux de rémunération du Livret A à 1,25%, alors qu'il avait préconisé une baisse à 1%.

Une "décision politique", c'est ainsi que le gouverneur de la Banque de France a qualifié jeudi 16 janvier le maintien par le gouvernement du taux du Livret A à 1,25%. Une décision que Christian Noyer a précisé respecter néanmoins.

Mercredi, la Banque de France a préconisé de baisser le taux de rémunération de ce produit d'épargne parmi les plus populaires auprès des Français à 1%. Une baisse d'un quart de point qui ne prenait déjà pas totalement en compte la baisse de l'inflation.

Mais quelques minutes après cette recommandation, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a annoncé que le taux d'intérêt servi aux détenteurs du Livret A serait maintenu à 1,25%.

"Ce qu'on donne aux épargnants, on le prend aux emprunteurs"

"Il n'y a pas de drame entre nous", a assuré le gouverneur de la Banque de France sur Europe 1 ce jeudi. "C'est une décision politique et je la respecte telle quelle". Pierre Moscovici "a pris en compte, plus que je ne l'ai fait, la psychologie des épargnants. Je respecte son point de vue, mais je n'ai pas changé d'opinion".

Maintenir ce taux, "c'est moins bon pour la croissance et l'emploi, bien sûr" mais "je comprends ses raisons", a poursuivi le patron de la Banque centrale française, qui a évoqué un "désaccord" avec le ministre de l'Economie.

"J'ai proposé 1% parce que la Banque centrale européenne a baissé très fortement ses taux à 0,25%. Qu'est-ce qu'on dirait si la BCE avait aujourd'hui un taux à 1,25% ? On dirait qu'elle tue la croissance et l'emploi", a-t-il expliqué. "Parce que ce qu'on donne aux épargnants, on le prend aux emprunteurs", a-t-il ajouté.

N.G. avec AFP