OGM: la majorité veut interdire la culture du maïs transgénique
Le Sénat a rejeté, lundi 17 février, la proposition de loi PS interdisant la culture de maïs transgénique dans l'Hexagone. Cette décision qui arrive au moment même où la France espère renationaliser les autorisations de culture n'entame pas la "détermination" du gouvernement à "interdire les OGM" dans le pays, a indiqué, ce mardi 18 février, le ministre de l'Ecologie Philippe Martin.
"Nous allons faire en sorte qu'il y ait une nouvelle proposition de loi qui puisse être examinée à l'Assemblée nationale probablement au début avril ou à la mi-avril, en tout cas avant les semis", a-t-il précisé.
La majorité unie contre Monsanto
La réaction du chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, ne s'est pas faite attendre. Le parlementaire a annoncé ce mardi sur Twitter qu'il allait déposer une proposition de loi interdisant la culture du maïs transgénique en France.
Je dépose ce matin une PPL sur l'interdiction de mise en culture du maïs génétiquement modifié MON810 #OGM #DirectAn
— Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) 18 Février 2014
Le député PS vise particulièrement le maïs MON810 du groupe américain Monsanto. L'Assemblée nationale devrait donc en débattre le 10 avril prochain.
En attendant, le gouvernement devrait prendre un arrêté interdisant ce type de maïs transgénique au mois de mars, a indiqué Philippe Martin sur France Inter. Le Conseil d'Etat avait en effet annulé l'été dernier un arrêté d'interdiction du maïs MON810 datant de 2011.
Même son de cloche du côté du ministre de l'Agriculture: Stéphane Le Foll a confirmé mardi 18 février qu'un nouvel arrêté sera publié "d'ici la mi-mars". Il a aussi jugé "décevant" le vote du Sénat ce lundi soir.
Empêcher certains producteurs d'agir
La majorité se dépêche d'agir: elle ne veut pas voir pousser du maïs TC1507 (Pioneer-Dupont), récemment autorisé par l'Union européenne malgré l'opposition d'une majorité de ses pays membres, ni du MON810, que souhaitent planter certains producteurs.
Un empressement qui n'est pas compris par le sénateur Jean Bizet (UMP), qui a présenté la motion d'irrecevabilité de la proposition socialiste au Sénat. "Quelle est l'urgence d'interdire le Monsanto 810 et le TC1507?", a-t-il demandé. Evoquant les éventuels dangers que représentent ces maïs, il a affirmé: "Il ne faut pas se contenter de le dire, mais il faut le démontrer scientifiquement."