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Pacte de responsabilité: Gattaz contraint de clarifier ses propos

Pierre Gattaz, ici en janvier 2014, a critiqué le Pacte de responsabilité depuis les Etats-Unis.

Pierre Gattaz, ici en janvier 2014, a critiqué le Pacte de responsabilité depuis les Etats-Unis. - -

Le ton est sérieusement monté, mardi11 février, entre Jean-Marc Ayrault et Pierre Gattaz après les propos prêtés à ce dernier déplorant, depuis les Etats-Unis, les contraintes liées au pacte de responsabilité. Le chef de l'Etat, lui aussi, a taclé Pierre Gattaz.

"Le dialogue social ne peut pas reposer sur des oukazes". C'est ainsi que Jean-Marc Ayrault a évoqué, le 11 février après une rencontre avec les députés PS, les propos de Pierre Gattaz. Depuis les Etats-Unis où il fait partie de la délégation officielle accompagnant François Hollande, le président du Medef avait déploré les "contraintes" liées au pacte de responsabilité.

"Aujourd'hui, quand j'entends parler de contrepartie dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent: 'on va vous contraindre, on va vous obliger, on va vous mettre des pénalités si vous ne le faites pas, vous allez être punis'", a dit Pierre Gattaz lors d'une rencontre avec des journalistes à Washington.

En réponse, le chef du gouvernement a lancé : "je souhaite que M. Gattaz, quand il sera revenu en France, rencontre le plus vite possible les organisations syndicales comme c'était prévu pour engager le dialogue social vraiment sur le pacte qui est très attendu". Ajoutant: "je pense que le décalage horaire, parfois, peut poser des problèmes".

François Hollande a, lui, déclaré mardi soir lors de sa conférence de presse: "des engagements, les entreprises doivent également en prendre au niveau approprié pour créer de l'emploi, améliorer la formation professionnelle, localiser des activités, développer les investissements".

De son côté, Michel Sapin, lors de l'émission "Preuves par trois" (Public Sénat/AFP) a déclaré : "dans cette période, comme plus tard, chacun doit être responsable, se comporter de manière responsable, y compris, et j'allais dire surtout, à l'étranger, parler de manière responsable".

Gattaz demande plus de garanties

Pourtant, si le patron des patrons français fait partie du voyage officiel de François Hollande, c'est pour faire passer un message aux Américains: "la France bouge", "il se passe des choses", "vous pouvez revenir investir"... Et tout cela grâce au pacte de responsabilité. C'est en tous cas sa mission.

Mais le pacte de responsabilité tel qu'il est présenté ne lui convient pas. Pierre Gattaz attend plus d'efforts sur les baisses de charges et la baisse de la fiscalité. Il demande surtout plus de garanties sur le calendrier de ces baisses. Pour le "patrons des patrons", c'est un préalable. Il ne veut pas s'engager sans cela.

Le Medef dédramatise, Berger veut accélérer

Mais au Medef à Paris, on veut dédramatiser: il ne faut pas surinterpréter ces propos, l'instance patronale donnera ses engagements en temps voulu. Le Medef confirme qu'il veut créer de l'emploi et souhaite la réussite du pacte.

Les partenaires sociaux doivent se réunir avant la fin du mois selon le voeu de Jean-Marc Ayrault. Mais, invité ce matin sur BFMTV, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a appelé à une rencontre dès cette semaine.

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