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Paiement par carte dès 1 euro: Sapin met la pression aux banques

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a envoyé une lettre aux banques pour leur réclamer des réformes afin de permettre la généralisation du paiement par carte, même pour des petits montants.

Payer sa baguette de pain par carte, ce n'est pas encore courant en France, mais cela pourrait le devenir. Le ministre des Finances, Michel Sapin, veut favoriser l’usage de la carte bancaire, y compris pour les petits montants, de moins de 15 euros. Pour y parvenir, il met la pression sur les banquiers.

Le ministre a adressé une lettre en ce sens, le 22 octobre, aux patrons des principaux établissements (ci-dessous). Parmi les destinataires, Société Générale, BNP Paribas, BPCE, Crédit Mutuel, Crédit Agricole et Banque postale.

Dans la missive, il affiche des exigences très fermes. Il veut que les commissions minimales, ces frais fixes prélevés sur une transaction quel soit le montant, baissent de moitié. Car ce sont ces commissions minimales, non-proportionnelles au prix de ce qui est acheté, qui pénalisent les petits achats en rognant la marge des commerçants.

Michel Sapin veut juger sur pièce

Les banques assurent que l’affaire est pliée. Elles se sont engagées en juin dernier, lors des Assises des moyens de paiement, à diviser cette facture par deux. Seulement, Michel Sapin veut juger sur pièce. C’est ce qu’il dit dans cette lettre.

Il veut s’assurer que les banques sont bien en train de renégocier l’ensemble des anciens contrats, avec chaque commerçant et que cette règle ne va pas s’appliquer seulement aux nouveaux contrats. Il veut aussi que les banques et les commerces communiquent davantage sur le fait qu'on peut payer en carte "à partir d'un euro". Il rencontre les banquiers ce lundi 26 octobre pour faire, dit-il, "un point précis sur ces engagements".

Pour le ministre, l’enjeu est important. Il s’agit de chasser le cash. Pour lui, plus de transactions par carte bancaire, c’est moins de liquide, moins de fraude et donc plus de recettes fiscales. C’est la grosse bataille de Michel Sapin en ce moment. Il a déjà interdit les paiements en liquide au-delà de 1.000 euros, contre 3.000 euros jusqu’ici. Il veut imposer des logiciels anti-fraude sur les caisses enregistreuses des commerçants. Il poursuit l’offensive pour traquer la TVA. Et cette lettre prouve qu’il est déterminé à aller jusqu’au bout.

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Caroline Morisseau, édité par N.G.