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Economie et Social

Pauvreté : comment lutter quand les caisses sont vides ?

Pour lutter contre la pauvreté, le gouvernement devrait s'en tenir à une feuille de route très générale, car ses marges de manœuvres budgétaires sont très maigres.

Pour lutter contre la pauvreté, le gouvernement devrait s'en tenir à une feuille de route très générale, car ses marges de manœuvres budgétaires sont très maigres. - -

La conférence de lutte contre la pauvreté s’achève ce mardi. Il ne faut pas en attendre de révolution : les contraintes budgétaires ne permettent pas de déployer de moyens importants pour aider les personnes démunies.

Jean-Marc Ayrault clôt ce 11 décembre la conférence de lutte contre la pauvreté à Paris, alors que la France compte désormais 8,6 millions de personnes vivant avec moins de 964 euros par mois. Le gouvernement devrait s'en tenir à une feuille de route très générale, car ses marges de manœuvres budgétaires sont très maigres.

Comment lutter contre la pauvreté quand les caisses de l'Etat sont vides ? La question embarrasse. Dans l'entourage de Jean-Marc Ayrault, on se raccroche à des généralités : "les esprits évoluent, on stigmatise moins les plus défavorisés dans le discours politique", nous dit-on. Le problème, c'est que les chantiers pour lutter contre la pauvreté peuvent vite coûter très chers.

Une revalorisation symbolique du RSA

Résultat, une revalorisation du RSA est dans les tuyaux, mais elle devrait être symbolique. On ne veut surtout pas de calendriers ou d'objectifs chiffrés contraignants. Car au niveau budgétaire, la priorité reste avant tout de réduire le déficit à 3% du PIB en 2013. Et pour y parvenir, l'Etat limite au maximum les nouvelles dépenses.

Il reste le levier de la fiscalité. Mais là aussi, le gouvernement n'a plus de marges de manœuvres : il vient de présenter fin septembre un choc fiscal de 30 milliards d'euros supporté par les ménages et les entreprises. Et l'opinion publique, les classes aisées mais aussi les classes moyennes, estiment qu'elles contribuent déjà beaucoup à la politique de redistribution sociale...

Mathieu Jolivet