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Edouard Philippe: "Nous héritons d'un dérapage de 8 milliards d'euros, c'est inacceptable"

Après la publication du rapport qu'il avait commandé à la Cour des comptes, Edouard Philippe a déploré un "dérapage de 8 milliards d'euros". Pour le Premier ministre, "cela place la France en situation de grande fragilité".

Le torchon brûle entre l'exécutif et ses prédécesseurs. Dans une courte allocution, le Premier ministre s'est insurgé contre l'ampleur du dérapage budgétaire. "Nous héritons d'un dérapage de plus de 8 milliards d'euros", a-t-il déclaré. "C'est inacceptable". 

"Je souhaiterais que les Français mesurent l'ampleur de ce dérapage. C'est comme si le gouvernement précédent avait construit un budget en oubliant celui de la justice. C'est presque trois fois le budget de la culture. 8 milliards d'euros de promesses non financées. 8 milliards d'euros de chèques en bois", a asséné le Premier ministre.

"Nous n'avons pas le droit de faire cela à nos enfants"

Les conclusions du rapport de la Cour des comptes, remis jeudi, sont "sévères. Elles sont sans appel", a déploré le Premier ministre dans une déclaration à la presse. "L'équipe sortante s'était engagée à un déficit à 2,8% du PIB" alors que "la Cour dit qu'il est sans doute autour de 3,2%". Le Premier ministre s'est également alarmé du niveau "record" atteint par la dette publique, à "2147 milliards d'euros, soit plus de 70.000 euros par personne qui travaille". "Nous n'avons pas le droit de faire cela à nos enfants, il ne leur revient pas de payer cette note", a-t-il plaidé, en évoquant également la menace sur "la souveraineté de notre pays" que fait peser cette dette.

Edouard Philippe a promis de mettre un terme à la spirale des déficits. "Nous nous engageons à contenir le déficit à 3% (du PIB) dès cette année". Et le Premier ministre a déclaré: "Nous ne le ferons pas en augmentant les impôts, nous le ferons par des mesures d'économies", sans donner plus de précisions. Et il a conclu: "Dès mardi, lors de ma déclaration de politique générale, puis au cours du mois de juillet pendant le débat d'orientation des finances publiques, j'aurai l'occasion de préciser au Parlement notre stratégie de redressement des comptes publics".

Diane Lacaze