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Plus dur avec Macron, Pavageau doit resserrer les rangs chez FO

Unique candidat à la succession de Jean-Claude Mailly, Pascal Pavageau prendra officiellement la tête de FO vendredi.

Unique candidat à la succession de Jean-Claude Mailly, Pascal Pavageau prendra officiellement la tête de FO vendredi. - Joel Saget / AFP

Face à Emmanuel Macron, la position de Jean-Claude a été jugée trop timorée par une partie des troupes de Force Ouvrière, créant des dissensions au sein du syndicat. Pascal Pavageau, qui doit prendre les rênes de la centrale vendredi, affiche plus de fermeté avec le chef de l'État. Parviendra-t-il à resserrer les rangs?

Changement de visage à la tête de Force ouvrière (FO). En poste depuis quatorze ans, l’actuel secrétaire général du syndicat, Jean-Claude Mailly, va céder sa place cette semaine lors du congrès confédéral entamé ce lundi à Lille. Son seul dauphin, Pascal Pavageau, 49 ans, doit reprendre les rênes de la centrale après le vote du parlement du syndicat vendredi.

Cet ingénieur des travaux publics a débuté sa carrière de syndicaliste en 1991, alors qu’il était encore étudiant. Investi dans sa branche, Pascal Pavageau finit par être élu au conseil confédéral de FO en 2009, en charge notamment de l’économie, du service public, du numérique et de l’environnement.

Son rival d’alors, Stéphane Lardy, en charge de l’emploi et la formation, a depuis quitté la centrale pour faire la campagne d’Emmanuel Macron. Il a ensuite intégré le cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le plaçant aux premières loges des ordonnances loi travail.

La ligne de Mailly jugée "trop accompagnatrice"

Ce premier grand rendez-vous social du quinquennat d’Emmanuel Macron a fortement endommagé FO. Après l’échec de la bataille contre la loi El Khomri et peut-être en raison de ses ambitions personnelles au comité économique et social européen qu’il va bientôt rejoindre, Jean-Claude Mailly a adopté une position jugée trop conciliante sur ce dossier pour une partie des troupes de FO. Moins critique que la CGT dans la phase de concertation, il a surtout refusé de participer au mouvement de contestation dans la rue, avant de céder à contrecœur en novembre, avec deux mois de retard.

L’épisode a laissé des traces. Lors de sa prise de parole à Lille ce lundi, Jean-Claude Mailly a assumé sa tactique, "la meilleure à adopter", a-t-il assuré, récoltant quelques sifflets et huées dans la salle.

"Tout le travail a été fait avec l'unanimité du bureau confédéral", a-t-il rappelé, un tacle envers Pascal Pavageau. Ce dernier avait qualifié la ligne du secrétaire général "trop accompagnatrice de ce que voulait faire le président de la République", dans les colonnes de Libération

Le futur patron de FO, lui, veut à nouveau afficher de la fermeté face à Emmanuel Macron. La semaine dernière, il a qualifié de "bla-bla" les premiers échanges avec le gouvernement sur la réforme des retraites. Défenseur du "réformisme militant", il donne la priorité à la concertation, sans pour autant refuser de lancer une mobilisation dure si nécessaire. À l'automne, il n'a pas hésité à battre le pavé à plusieurs reprises aux côtés du leader de la CGT, Philippe Martinez. De quoi recoller les morceaux avec la base de FO?

J.-C.C.