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Pourquoi la primaire à droite a coûté deux fois plus cher que celle du PS

La location de bureaux de vote a représenté l'un des principaux postes de dépenses pour les organisateurs.

La location de bureaux de vote a représenté l'un des principaux postes de dépenses pour les organisateurs. - Raymond Roig - AFP

Si l’opération a été un succès à tous points de vue, les frais d’organisation ont largement dépassé ceux de la primaire socialiste de 2011. Explications.

Incontestablement, la primaire de la droite et du centre a été un succès : peu ou pas de recours pour fraude, une mobilisation historique, et une opération financièrement rentable. Mais pour assurer la bonne tenue du scrutin, la Haute autorité, organe indépendant chargé de son organisation, a mis les moyens.

Selon nos informations, le coût global se situera en effet dans une fourchette de 7,5 à 9 millions d’euros. C’est deux fois plus que ce qu’avait coûté la primaire socialiste de 2011 (environ 4 millions).

Plusieurs raisons à cela. D’abord, les bureaux de vote étaient plus nombreux: 10.200, contre 9.400 en 2011. Les frais de location ont d’ailleurs été l’un des principaux postes de dépense pour les organisateurs.

La ville de Paris présente une ardoise de 300.000 euros

Certaines mairies ont gracieusement prêté leurs locaux (pour la plupart de droite, même si la Haute autorité n’était pas en mesure de le confirmer officiellement). Mais la plupart des communes concernées ont facturé la prestation, parfois au prix fort. Pour la seule ville de Paris, la facture s’élève ainsi à 300.000 euros (soit près de 1.000 euros par bureau de vote pour les deux tours), selon Jean-Pierre Landau, le trésorier de la Haute autorité, qui évoque des tarifs "très inégaux" selon les municipalités.

L’élaboration des listes électorales, le matériel de vote (urnes, cahiers d’émargement, etc.) ou la mise en place d’un moteur de recherche pour que les électeurs puissent trouver le bureau le plus près de chez eux ont également représenté un coût de plus de 2 millions d’euros.

Huissiers, logiciel, campagne de pub

L’achat, auprès d’un prestataire, d’un logiciel de remontée des résultats a lui coûté plus d'un million d’euros. "On doit également comptabiliser les frais de communication, une campagne dans la presse régionale, et la mise en place d’un centre d’appel lors des dix derniers jours" indique Jean-Pierre Landau. D’autres frais, tels que la rémunération des huissiers chargés de détruire les fichiers électoraux (pour des raisons de confidentialité) sont également venus alourdir la facture de plus de 100.000 euros.

A cela il convient d’ajouter la commission de 750.000 euros versée à la Banque postale, pour le convoi et le comptage des quelque 80 tonnes de pièces de monnaie. Quant aux frais de fonctionnement, "ils sont minimes, l’équipe de la primaire étant composée d’une dizaine de personnes, dont plusieurs stagiaires", selon Jean-Pierre Landau.

Malgré son coût, la primaire de la droite et du centre a de quoi satisfaire ses organisateurs… mais surtout Les républicains, dont le candidat partira à l’assaut de l’Elysée avec au moins 8 millions d’euros sur son compte de campagne, puisque la forte mobilisation (à raison de 2 euros par personne) a rapporté environ 17 millions d'euros.