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Présidentielle: les petits candidats se préparent à une campagne low cost

La plupart des petits candidats ont lancé un appel aux dons pour leur campagne.

La plupart des petits candidats ont lancé un appel aux dons pour leur campagne. - Thomas Coex - AFP

À l’inverse des candidats investis par le PS, LR ou le FN, certains peinent à récolter des fonds pour financer leur campagne. Ils devraient donc se contenter du strict minimum.

Tout le monde n’a pas la dynamique - ni les mécènes - d’Emmanuel Macron. Ni la puissance de feu du Parti socialiste, ou le portefeuille garni par une primaire ultra rentable comme celle des Républicains. Ou encore la quasi assurance, à l'image de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, de réaliser un score supérieur à 5%.

À quelques semaines du début de la campagne présidentielle, certains partis se préparent donc à faire avec les moyens du bord. C’est le cas - sans surprise - de Lutte ouvrière, qui a lancé il y a quelques mois déjà une souscription afin de recueillir des fonds. Celle-ci financera exclusivement la campagne de Nathalie Arthaud, une fois les parrainages nécessaires acquis.

Même chose du côté de Philippe Poutou et du NPA, qui devrait se contenter au maximum des quelque 800.000 euros remboursés par l’État aux candidats n’obtenant pas 5% des suffrages.

Plus de moyens pour Debout La France que pour EELV

Ayant essuyé une violente crise interne, EELV se prépare aussi à vivre une campagne low cost. "Nous pensons tenir avec 150.000 euros jusqu’à la fin du mois de février", indique Yannick Jadot, le candidat écologiste. "Nous avons aussi lancé un appel aux dons qui, nous l’espérons, atteindront 400.000 euros d’ici l’élection. Mais pour le reste, nous nous contenterons des 800.000 euros remboursés par l’État".

Dans le camp de Nicolas Dupont-Aignan, en revanche, les moyens seront plus importants. Le candidat de Debout La France va en effet réaliser un emprunt de 1,5 million d’euros pour sa campagne. "Nous avons lancé un appel aux dons, donc nous espérons avoir un peu plus", glisse un porte-parole.

Michèle Alliot-Marie, qui promet de rendre publiques les recettes et dépenses de sa campagne, vise quant à elle très haut. "On sera sur un budget entre 6 et 9" millions d'euros, assure l'un de ses proches. 

Enfin, chez Jacques Cheminade, qui revendique pour l’instant "400 parrainages", on table sur un budget équivalent à la campagne de 2012, soit entre 400.000 et 500.000 euros.

Jusqu'à 10,7 millions d'euros remboursés

Pour rappel, les dépenses de campagne sont légalement plafonnées. En 2012, la limite était fixée à 16,8 millions d’euros pour le 1er tour et 22,5 millions pour les candidats atteignant le second tour. En ce qui concerne 2017, le ministère de l’Intérieur fixera dans les semaines à venir de nouveaux plafonds, qui ne devraient pas être sensiblement différents.

L’État, de son côté, rembourse 4,75% du plafond, soit environ 800.000 euros, aux candidats n’atteignant pas les 5%. Ceux qui dépasseront ce seuil, eux, auront droit à un versement pouvant aller jusqu’à 47,5%, soit environ 8 millions d’euros. Idem pour les candidats présents au second tour, qui pourront bénéficier d’un remboursement de 10,7 millions d’euros au maximum.

Yann Duvert