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Primaire à droite: les programmes économiques au banc d'essai

BFM Business a mené des études d'impact sur les programmes d'Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon

BFM Business a mené des études d'impact sur les programmes d'Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon - Jean - Sébastien Evrard - AFP

L'Observatoire BFM Business a passé au crible les programmes de François Fillon, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Alain Juppé. Quels sont leurs impacts sur la croissance et le chômage? La réponse est ici.

Les programmes économiques des candidats à la primaire de la droite et du centre se ressemblent certes beaucoup. Mais ont-il nécessairement des répercussions similaires?

Quelques heures avant le premier débat, nous sommes en mesure de comparer les impacts des programmes des quatre favoris, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon et Bruno Le Maire. L'Observatoire BFM Business a en effet étudié leur impact sur la croissance, l'économie et le déficit grâce au modèle économétrique Mac SIM II

Sur le PIB (1er courbe ci-dessous), l'ex-président Nicolas Sarkozy ampute moins fortement la croissance en cours de mandat que Bruno Le Maire et, surtout, que François Fillon. Cela s'explique de notamment par le fait que Nicolas Sarkozy réduit de 300.000 le nombre de fonctionnaires, contre 500.000 pour François Fillon et Bruno Le Maire. Alain Juppé est celui dont l'impact est le moins violent, puisqu'il ne prévoit "que" 200 à 250.000 suppressions de postes.

Fillon réduit le plus le chômage

Cependant, si François Fillon freine grandement la croissance sur les trois premières années, à la fin du quinquennat, il redresse nettement la barre dans la mesure où ses propositions sont celles qui améliorent le plus la compétitivité des entreprises avec d'importantes baisses de charges.

Alain Juppé arrive à un résultat encore meilleur (presque à l'équilibre) avec, dans le même temps, une trajectoire moins violente. Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, sont eux, les deux candidats dont les programmes ont, en cumulé, les impacts les plus négatifs sur le PIB. Ce sont les deux candidats qui prévoient les baisses d'impôts les plus importantes pour les ménages (via l'impôt sur le revenu pour Sarkozy, la CSG pour Le Maire). Des mesures qui, certes, soutiennent la consommation, mais qui n'ont que peu d'impact pour la compétitivité des entreprises.

Sur le chômage, les programmes des quatre candidats ont une trajectoire assez similaire (graphe 2). Néanmoins sur cinq ans, Fillon est nettement devant, son programme réduisant le chômage de 1,7 point. Sarkozy (-1,3), Juppé (-1,2) et Le Maire (-1) suivent dans l'ordre. Des résultats qui là encore s'expliquent par leurs priorités respectives pour redresser la compétitivité de la France.

Enfin, concernant le déficit public, François Fillon arrive de nouveau en tête. Son programme réduirait le déficit de 6,3 points de PIB sur cinq ans, contre 5,2 points pour Sarkozy, 4,7 pour Juppé, 4,5 pour Le Maire. De fait, l'ensemble des quatre candidats arriveraient assez bien à redresser les comptes sur l'ensemble du quinquennat.

Rappelons néanmoins que nos simulations supposent que les candidats mettent en oeuvre l'intégralité de leurs programmes, ce qui constitue la principale limite de l'analyse. En effet, certaines réformes et certaines mesures sont plus difficiles à faire passer que d'autres. 

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Emmanuel Lechypre et Julien Marion