Prime de Noël: reconduite mais pas augmentée
C'est une nouvelle en demi-teinte. La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a annoncé, ce jeudi 4 décembre dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, que la prime de Noël, aide exceptionnelle destinée aux plus démunis, sera reconduite. Mais elle ne sera pas augmentée. Les mouvements de chômeurs réclament pourtant depuis des années qu'elle soit sensiblement augmentée et que le champ de ses bénéficiaires soit élargi.
"La prime de Noël est maintenue", déclare la ministre qui précise que "1.830.000 personnes percevront cette prime versée une semaine avant Noël". A 152 euros pour une personne seule et 320 euros pour un couple avec deux enfants, "les montants versés ne bougeront pas" mais "le nombre de bénéficiaires, lui, augmente sous l'effet de la crise et du nombre d'allocataires", ajoute Marisol Touraine, qui précise que "cela représente un coût global de 400 millions d'euros".
"C'est un acte fort de soutien, d'accompagnement", insiste-t-elle.
Cette prime est destinée aux bénéficiaires de certains minima sociaux (RSA, allocation de solidarité spécifique, allocation équivalent retraite et allocation transitoire de solidarité).
Pas de hausse depuis 2008
La prime de Noël avait été attribuée pour la première fois en 1998 par le gouvernement Jospin. Elle n'a pas été revalorisée depuis 2008.
Mais la ministre rappelle "la revalorisation de 10% du RSA sur cinq ans, la revalorisation de 25% et 50% des allocations familiales versées aux familles nombreuses et modestes, l'accès aux soins facilité, la garde d'enfants payée directement par la CAF". Pour elle, cette prime de Noël est un "plus" parmi tout cet arsenal d'aides.
Des soutiens indispensables alors que la pauvreté s'intensifie en France. En 2012, 8,5 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté monétaire, fixé par convention à 60% du niveau de vie médian de la population, qui s'élève à 987 euros par mois. Plus particulièrement, la moitié des personnes vivant sous le seuil de pauvreté disposent de moins de 784 euros par mois soit, en euros constants, un niveau qui n'a jamais été aussi bas depuis 2006, selon l'Insee.
Et la crise a rendu 440.000 enfants français pauvres, d'après les chiffres de l'Unicef. D'ailleurs, une majorité de Français (57%) se dit "inquiète de basculer un jour dans la précarité", selon un sondage LH2 pour CA Com et BFMTV début novembre.