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Qu'est-ce que l'Agence "France entrepreneur" de Hollande ?

François Hollande se rendait ce mardi à La Courneuve, où il a visité l'usine de recyclage Paprec.

François Hollande se rendait ce mardi à La Courneuve, où il a visité l'usine de recyclage Paprec. - Yoan Valat - AFP

Le Président français a inauguré ce mardi l'Agence nationale du développement économique à La Courneuve. Elle devra favoriser l'entrepreneuriat dans les banlieues et les territoires ruraux.

Il y a 20 ans, Alain Juppé lançait les zones franches urbaines pour favoriser le développement économique des banlieues. Deux décennies plus tard, la problématique reste la même, la méthode varie. François Hollande a inauguré ce mardi l'Agence nationale du développement économique à La Courneuve. Une ville symbole puisqu'elle a été il y a dix ans le théâtre de violentes émeutes.

"Il n'y a pas de quartier perdu dans la République, il n'y a pas une France périphérique", a tonné le président, à son arrivée dans une pépinière d'entreprises de la cité des 4.000 ce mardi, dont certains habitants l'ont accueilli par des huées. Il venait notamment présenter l'Agence nationale de développement économique, baptisée "France Entrepreneur".

Une dotation en fonds non précisée

L'agence doit permettre de "multiplier par quatre" les créations d'entreprises venant de quartiers "fragiles" pour atteindre 20% des créations d'entreprises contre 5% aujourd'hui, a indiqué le Président. Pour y parvenir, elle s'appuiera sur des organismes professionnels comme les chambres de commerce, pour accompagner le créateur dans une démarche d'embauches. "D'ici 2017, 10.000 entrepreneurs seront identifiés et appuyés pour leur premier recrutement", selon le président. 

François Hollande avait annoncé la création de cette agence début février, indiquant qu'elle aurait pour mission de favoriser la création d'entreprises, et d'aider les très petites entreprises, quel que soit leur lieu d'implantation. Et aussi promouvoir l'innovation. Le Président évoquait une entité comparable à l'Agence pour la rénovation urbaine, mais "à l'échelle des territoires". L'Anru, elle, intervient au niveau des quartiers. Elle met en œuvre des projets de réhabilitation ou de création de logements, d'espaces publics, d'écoles et crèches, en plus de mener des actions en faveur de l'insertion par l'emploi.

Aucun montant de dotation n'avait été avancé. "Les fonds existent, pas besoin d'en rajouter", avait assuré François Hollande. La Caisse des dépôts et des consignations, et sa filiale dédiée au financement de l'innovation, BPI France, devaient notamment participer à financer les actions engagées par l'agence.

De nombreux dispositifs existants

Son périmètre d'activité devait être délimité par le ministre de la Ville, Patrick Kanner. Pour le moment, le ministre a seulement déclaré en juin dernier que son rôle reviendrait à "intervenir de manière privilégiée auprès des entrepreneurs des quartiers prioritaires de la politique de la ville et des espaces ruraux".

Depuis plus de quarante ans, les différentes politiques de la Ville se sont échinées à dynamiser l'activité économique des quartiers, en créant des dispositifs dédiés. Il y a eu les zones franches urbaines évoquées plus haut, instaurées en 1996. Ces zones placées dans les quartiers sensibles ou défavorisés, permettent aux entreprises qui s'y implantent de bénéficier de baisses ou d'exonérations de charges pendant cinq ans. Il y a eu, aussi, "l'agence de développement économique pour les banlieues" annoncée par Dominique de Villepin en 2010.

Comme François Hollande le reconnaissait en février dernier, "il y a plein de dispositifs qui existent, les gouvernements sont toujours d'une grande richesse pour inventer. Ça se superposait, ça s'accumulait et on n'y voyait plus clair". Cette structure devait donc regrouper les dispositifs existants, et rationaliser leur action. Un peu comme le Commissariat général à l'égalité des territoires, mis en place en 2014 pour réunir les activités des différentes agences existantes…

N.G.