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Gilles Carrez, le député UMP qui "comprend" les frondeurs du PS

Gilles Carrez, le président (UMP) de la Commission des finances à l'Assemblée.

Gilles Carrez, le président (UMP) de la Commission des finances à l'Assemblée. - Thomas Samson - AFP

Dans le livre "Poison présidentiel" de Ghislaine Ottenheimer, le président de la Commission des finances dézingue le Crédit d’impôt compétitivité. Et assure "comprendre la colère des frondeurs" à ce sujet.

La politique française n’est pas toujours d’une logique implacable, et réserve bien souvent quelques subtilités. En témoigne cette étonnante convergence de vues entre Gilles Carrez, député UMP et farouche défenseur de la réduction de la dépense publique, et les frondeurs de l’aile gauche du PS, pourtant partisans d’un assouplissement de la politique de rigueur.

Dans son livre "Poison présidentiel"*, la journaliste Ghislaine Ottenheimer, rédactrice en chef à Challenges rapporte ainsi les propos tenus par le président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale à propos du Crédit d’impôt compétitivité (CICE). "Le crédit d’impôt, ce n’est pas un système fiable. Cela peut servir à embaucher, à investir, ou à augmenter les dividendes. Je comprends la colère des frondeurs", assure-t-il.

Pour rappel, ces derniers avaient, en vain, tenté d’amender le projet de Budget 2015 pour "réorienter" le CICE, demandant notamment un remboursement des sommes versées en cas de mauvaise utilisation.

L'utilisation du crédit d'impôt mise en cause

Mis en place le 1er janvier 2013, le dispositif doit profiter aux entreprises soumises à la concurrence internationale en abaissant le coût du travail. Il est notamment critiqué pour sa complexité, mais aussi pour sa capacité à manquer ses cibles. Les enseignes de la grande distribution, par exemple, en ont largement bénéficié, alors qu’elles ne font pas face à une grande concurrence de la part des entreprises étrangères.

Autre grief: l’utilisation du chèque de l’Etat, non contrôlée par le fisc et sujette à de nombreuses interrogations. Les frondeurs craignent ainsi que certaines entreprises en profitent pour rémunérer leurs actionnaires plutôt qu’investir. Leur combat a visiblement réussi à dépasser certains clivages politiques pourtant tenaces.

*Paru chez Albin Michel

Y.D.