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Que font les politiques français sur Linkedin?

Manuel Valls, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne sont pas présents sur le réseau social professionnel.

Manuel Valls, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne sont pas présents sur le réseau social professionnel. - Stephane de Sakutin - AFP

Très présents sur Facebook ou Twitter, les élus nationaux le sont moins sur le réseau social professionnel. Ils y auraient pourtant intérêt. Comme le prouve le succès du profil d'Emmanuel Macron. Ou d'Hillary Clinton aux Etats-Unis.

"Sénatrice, secrétaire d’État, première dame des États-Unis, membre de la fondation Clinton, avocate". Voilà le CV déposé sur Linkedin par Hilary Clinton en mai dernier. Le tout agrémenté du statut "candidate à l’élection présidentielle de 2016". Une initiative qui a eu l’avantage, pour l’ex-Première dame, de faire couler beaucoup d’encre, le plus souvent de manière positive.

Comme elle, de nombreux politiques étrangers, à l’instar de Barack Obama ou David Cameron, ont choisi d’être visibles sur ce réseau social dédié aux professionnels. 

La curieuse absence de Myriam El-Khomri

Cependant, beaucoup d’hommes et femmes politiques français n’ont pas encore franchi le pas. Si certains, comme Emmanuel Macron, Alain Juppé ou Axelle Lemaire, y sont très actifs, d’autres ne possèdent pas de compte. Tel est le cas de François Hollande, Manuel Valls ou encore Myriam El-Khomri, pourtant ministre du…Travail. Ces derniers sont pourtant bien présents sur Facebook et Twitter, les deux réseaux sociaux les plus populaires.

"Les hommes politiques français n’ont peut-être pas encore pleinement connaissance de la proposition de valeur, et du fait qu'elle peut être aussi intéressante pour eux", déplore-t-on du côté de Linkedin - qui revendique 1 millions de membres en France - vantant "un moyen incontournable pour communiquer avec une audience de professionnels". 

A l’heure où le gouvernement tente par tous les moyens de renouer avec la confiance des entreprises, il est donc possible de s'interroger sur le phénomène. Si "beaucoup de politiques sont encore réfractaires aux réseaux sociaux", comme l'affirme un spécialiste du secteur, les plus présents pourraient surtout être les plus "business friendly".

Sarkozy songe à y rejoindre Juppé, Fillon et Le Pen

Les politiques étiquetés de gauche y sont particulièrement peu nombreux. Et pas toujours actifs. Fleur Pellerin y apparaît ainsi toujours en tant que ministre de la Culture. En revanche, Emmanuel Macron s'est vu octroyé un titre très envié: "influencer". A droite, ils sont plus nombreux à posséder un profil: Alain Juppé, François Fillon, NKM. Selon nos informations, Nicolas Sarkozy devrait bientôt y faire son apparition, histoire de ne pas laisser ses concurrents potentiels à la primaire tirer seuls avantage de ce réseau d'influence.

Même Marine Le Pen a compris l'intérêt qu'elle pouvait tirer de Linkedin. La présidente du FN ne se distingue certes pas toujours par un discours pro entreprise, mais elle n'est pas là juste pour faire de l'affichage. "Elle peut y faire passer des idées, mais aussi en chercher, notamment afin de capitaliser sur l’exaspération des gens", indique Michael Bullara, directeur associé d’Arcol Corporate, citant notamment les groupes très actifs contre le RSI, où traitant de toutes les problématiques de l’entrepreunariat. "En plus de mettre en avant leur identité professionnelle, les politiques peuvent aussi rester informés sur certains secteurs d’activité", confirme Linkedin.

Un enjeu que les élus locaux, eux, ont bien compris. Le réseau social est en effet idéal pour tisser un réseau parmi les décideurs d’une région précise. Mais aussi pour recruter, notamment via les groupes dédiés (directeurs généraux de services, collaborateurs d’élus, etc.). "Les élus locaux ont désormais pris l’habitude de passer par Linkedin", assure Michael Bullara. "Cela a commencé lors des élections municipales de 2014, puis des départementales en 2015. Ils devraient y être très présents lors des législatives de 2017".

Y.D.