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Finances publiques

La réforme de la Banque de France provoque des remous

Les salariés de la Banque de France manifestent contre un projet de restructuration.

Les salariés de la Banque de France manifestent contre un projet de restructuration. - -

Christian Noyer, gouverneur de l’institution, souhaite réduire le personnel et fermer des antennes régionales. Une décision contre laquelle s’élèvent les employés mais aussi les parlementaires communistes.

Ce mardi 29 janvier les salariés de la Banque de France sont appelés par cinq syndicats à faire grève et à manifester devant le siège de l’institution, à Paris. Ils profitent de la tenue d’un comité central d’entreprise extraordinaire pour protester contre le projet de modernisation baptisé "construisons la banque de 2020", soutenu par Christian Noyer, gouverneur de la BdF.

La direction veut en effet initier une réforme en profondeur, qui passe par une réduction des effectifs. Celle-ci consiste au non remplacement de 5 000 départs en retraite d’ici à 2020 tout en embauchant 2 500 personnes dans les mêmes délais. Soit une suppression de 2 500 postes nets sur un effectif global de 14 000 personnes.

La réorganisation comprend aussi la suppression d’environ la moitié des 96 succursales. Si ce projet va dans le sens d’un récent rapport de la Cour des comptes, qui mettait en lumière un fonctionnement trop coûteux de l’établissement, il suscite de nombreuses oppositions en interne comme chez les élus.

Les élus communistes demandent une table ronde

Les représentants des salariés demandent un moratoire. "ce plan est un projet de restructuration radical qui nous paraît avoir des conséquences négatives à la fois pour les usagers et le personnel alors que la banque fait des bénéficies élevés", a expliqué à l’AFP Michel Felce, élu au Conseil général de la Banque.

Les parlementaires communistes se sont joints aux revendications des employés. Ils ont demandé au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lundi 28 janvier, d'organiser une table ronde. Ils souhaitent que soient réunis entreprises, banques, pouvoirs publics, collectivités territoriales, associations de consommateurs et usagers dans "les plus brefs délais" pour discuter des conséquences de ce plan de réorganisation.

Cette table ronde doit permettre une meilleure prise en compte "des propositions constructives et innovantes formulées par les personnels de la banque en matière de revitalisation des bassins d'emploi et de vie ou de coopération avec la nouvelle Banque publique d'investissement", ont précisé dans un communiqué les sénateurs du groupe Communiste, républicain et citoyen.

Coralie Cathelinais