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Finances publiques

Rémunération des fonctionnaires: le projet d'accord passe à la trappe

Le débat sur la rémunération des fonctionnaires a été coupé court.

Le débat sur la rémunération des fonctionnaires a été coupé court. - Fred Dufour - AFP

La CGT a annoncé qu'elle ne signerait pas le texte. Une décision qui enterre directement le projet d'accord.

Pas de négociations possibles. La CGT a annoncé mardi qu'elle ne signerait pas le projet d'accord sur la rémunération des fonctionnaires, une décision qui enterre de facto ce texte qui, pour être validé, devait recueillir l'aval de syndicats représentant au moins 50% des voix aux élections professionnelles.

Le texte, qui visait à rendre les carrières plus attractives, proposait de revoir d'ici 2020 toutes les grilles de rémunération (catégories A, B et C). Un chantier inédit depuis le vaste accord Durafour de 1990 rénovant les grilles salariales.

Dernier syndicat à se prononcer sur ce protocole d'accord, ouvert à signature jusqu'à mercredi, la CGT, premier syndicat de la fonction publique, renvoie au gouvernement la "responsabilité" de cet échec. La CGT juge notamment le calendrier d'application du protocole d'accord, à partir de 2017, "inacceptable" et dénonce le "chantage" du gouvernement. La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, avait indiqué que, faute d'un accord majoritaire, toutes les propositions seraient retirées.

Priorité à l'augmentation de la valeur du point d'indice

La position de la CGT (23,1%) était déterminante après les refus de FO (18,6%) et Solidaires (6,86%). Les syndicats signataires - CFDT (19,3%), Unsa (10,4%), FSU (7,9%), CFTC (3,3%), CFE-CGC (2,9%), et FA-FP (2,9%) - ne représentent que 46,7% des voix. La CGT réaffirme la "priorité absolue qui doit être donnée à l'augmentation immédiate de la valeur du point d'indice", gelé depuis 2010.

Sans augmentation du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires des fonctionnaires, "toute réforme des carrières et des parcours professionnels est vouée à l'échec", explique la CGT-Fonction publique dans un communiqué. "Le Non est majoritaire à tous les niveaux de l'organisation et de manière extrêmement large", a déclaré Baptiste Talbot, secrétaire général de la Fédération CGT des services publics (territoriaux), lors d'une conférence de presse au siège de la confédération à Montreuil.

D. L. avec AFP