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Retraite chapeau: "le système va peu à peu s'étioler", selon Louis Schweitzer

Louis Schweitzer, commissaire général à l'investissement, a été à la tête de Renault de 1992 à 2005

Louis Schweitzer, commissaire général à l'investissement, a été à la tête de Renault de 1992 à 2005 - Stéphane de Sakutin - AFP

L'ancien patron de Renault estime ce lundi qu'avec les mesures fiscales en place, pour une retraite chapeau, "70% part aux impôts". La semaine dernière, l'Etat a validé la retraite du PDG de GDF Suez, d'un montant de plus de 800.000 euros par an.

La retraite chapeau de Gérard Mestrallet, PDG de GDF serait-elle une des dernières du genre? Selon le commissaire à l'investissement et ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, le système critiqué va "peu à peu s'étioler" du fait des mesures fiscales mises en place.

"On a mis en place des mesures fiscales qui font que cet avantage a beaucoup diminué, 70% part aux impôts ", a-t-il précisé sur Radio Classique.

"Mais on voit bien que le substitut qui apparaît c'est des systèmes qui permettent aux chefs de grandes entreprises d'accumuler un patrimoine qui a le même effet que des retraites chapeau", a-t-il néanmoins ajouté.

"Un métier où l'on peut perdre son emploi du jour au lendemain"

Concédant qu'il y a "des excès dans la rémunération des chefs de grandes entreprises", Louis Schweitzer, qui a dirigé Renault de 1992 à 2005, a estimé que "d'autres métiers permettent plus encore de faire fortune, qui ne comportent pas nécessairement plus de risques que celui de chef d'une grande entreprise et on a vu récemment que c'est un métier où on pouvait perdre son emploi du jour au lendemain."

Le mandat de Gérard Mestrallet se termine en mai 2016. Selon le document de référence 2013 de GDF-Suez, le dirigeant pourra alors toucher 831.641 euros par an au titre de retraite complémentaire – indépendante des autres régimes de retraite auxquels aura droit le patron du groupe français.

Macron demande à un groupe de travail d'examiner le sujet

Emmanuel Macron avait annoncé la semaine dernière que l'Etat ne voterait plus une telle retraite aujourd'hui dans les entreprises où il est actionnaire – celle de Gérard Mestrallet a été votée en septembre 2011. Le ministre de l'Economie a en outre annoncé qu'il allait demander à un groupe d'expert de "travailler" sur le sujet.

Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, avait pour sa part estimé la semaine dernière que l'abandon de cette forme de rémunération serait "peut-être une voie assez saine".

J.S avec AFP