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Finances publiques

Retraites : une moyenne de 1517 euros par mois

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A la veille de la remise des conclusions sur la réforme des retraites, une étude fait le point sur le niveau des pensions perçues par les Français tandis que la Cour des comptes tape une nouvelle fois sur les régimes spéciaux.

Le régime des retraites s’apprête à vivre un important bouleversement avec la réforme qui sera présentée ce jeudi par le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye. En attendant, une étude du service statistique des ministères sociaux (Drees) tombe à point nommé pour évaluer le niveau des pensions perçues par les Français.

Selon ce rapport, les 16,1 millions de personnes percevant une pension touchent en moyenne 1626 euros bruts, soit 1517 euros nets. 75% d’entre eux perçoivent une retraite inférieure à 2000 euros par mois.

Autre enseignement, les « 10% de retraités aux pensions les plus élevées » perçoivent au total plus de 2776 euros brut, « tandis que les 10% aux pensions les plus faibles reçoivent moins de 568 euros brut, soit cinq fois moins ».

Rappelons qu’à l'issue du grand débat national organisé en réponse à la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron avait annoncé la réindexation en 2020 des « retraites de moins de 2000 euros » sur l'inflation. En décembre, il avait décidé d'exempter de hausse de CSG les retraités touchant moins de 2000 euros par mois tous revenus confondus.

Dans le même temps, la Cour des comptes s’est à nouveau penchée sur l’épineux dossier des régimes spéciaux de retraite. Sans surprise, elle plaide pour une accélération de la réforme de ces régimes appliqués à la RATP, la SNCF et dans les industries électriques et gazières (IEG).

Pour réformer ces régimes, et « quelles que soient les options retenues dans le futur en matière de système de retraite », la Cour retient trois objectifs : une « accélération de l'alignement avec les règles de la fonction publique, une transparence accrue des financements et une meilleure efficience dans la gestion des caisses de retraite ».

Acceptabilité sociale

Soulignant que « les réformes de ces trois régimes » ont été « longtemps différées », la Cour rappelle qu'il a fallu « attendre le milieu des années 2000 pour qu'interviennent (leurs) premières évolutions », alors que celles concernant le régime général datent de 1993.

Les Sages dénoncent des demi-mesures puisque les modifications, « récentes et très progressives », apportées aux régimes spéciaux ont été « mises en oeuvre avec un accompagnement généreux pour garantir leur acceptabilité sociale ».

Mais « le coût de ces dispositifs pour les entreprises est, selon les évaluations réalisées à ce jour, plus élevé que les gains attendus des réformes pour les régimes au moins jusqu'en 2020 », relève-t-elle.

Souffrant en outre d'« une démographie défavorable » avec un faible nombre de cotisants par retraité, les régimes spéciaux reçoivent « un montant élevé de financements de nature publique » car « les cotisations des salariés et des entreprises » ne suffisent pas et « ne représentent que 36% du financement des retraites à la SNCF, 41% à la RATP et 68% pour les IEG », précise la Cour.

Rappelons que la réforme des retraites vise à remplacer les 42 régimes existants par un système unique, restera public et par répartition, tandis que « chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à tous ».

Si l’âge légal de départ est maintenu à 62 ans, le président de la République a plaidé pour « un système de décote qui incite à travailler davantage », avant que le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé la création d'un « âge d'équilibre » au-delà de l'âge légal.

Traduction, comme prévu, il sera toujours possible de prétendre à un départ à la retraite à 62 ans mais il ne se fera pas à taux plein. Pour jouir de tous ses droits, il faudra bien pousser son activité jusqu’à 63 ou 64 ans au minimum.

Mais l’essentiel est sauf, les 62 ans comme âge minimal est préservé, ce qui évitera un choc psychologique que veut à tout prix éviter le gouvernement dans cette période de crise sociale.

Par ailleurs, c'est l'ensemble de la carrière qui sera désormais pris en compte dans le calcul des pensions et non plus les 25 meilleures années pour les salariés du privé et les 6 derniers mois pour les fonctionnaires.

Ecueil pour le gouvernement, les prévisions financières se sont dégradées, le Conseil d'orientation des retraites tablant désormais sur un « besoin de financement » d'environ 10 milliards d'euros en 2022.

Pour combler ce déficit, un allongement plus rapide que prévu de la durée de cotisation est évoqué : elle passerait à 43 ans dès 2025, au lieu de l'échéance actuelle fixée à 2035.

Mais selon nos informations, le gouvernement aurait finalement renoncé à cet allongement. 

la rédaction