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Sapin à Schäuble: "la France déteste qu'on la force"

Michel Sapin et Wolfgang Schäuble s'affrontent.

Michel Sapin et Wolfgang Schäuble s'affrontent. - Georges Gobet - AFP

Le ministre des Finances allemand avait déclaré que "la France serait contente que quelqu'un la force" à réformer. Michel Sapin a remis, "amicalement", les pendules à l'heure.

Michel Sapin n'aura pas attendu longtemps pour répondre à Wolfgang Schäuble. "La France déteste qu'on la force" a fait savoir à l'AFP, le ministre des Finances français ce vendredi 17 avril, en réponse à des propos de son homologue allemand qui ont suscité de nombreux commentaires notamment sur internet.

Wolfgang Schäuble, qui comme Michel Sapin assiste à Washington à des réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, avait déclaré la veille que "la France serait contente que quelqu'un force le Parlement" à adopter de dures réformes.

"La France serait contente que quelqu'un force le Parlement, mais c'est difficile, c'est la démocratie", avait-il dit lors d'un débat dans la capitale américaine, après avoir évoqué les réformes selon lui "très réussies" menées en Espagne sous la supervision de la troïka.

"Une forme d'encouragement"

Michel Sapin a indiqué qu'il souhaitait répondre "amicalement" à son homologue allemand. "Le vocabulaire de la punition, de la sanction, de la contrainte, c'est ce qui fait détester l'Europe", a encore déclaré le ministre français. "Le principe (partagé par Paris et Berlin) c'est que c'est le rôle de la Commission européenne" d'évaluer les politiques menées au niveau national, et non aux Etats membres de donner leur avis les uns sur les autres, a-t-il affirmé.

"Connaissant bien Wolfgang Schäuble, c'était plutôt une forme d'encouragement", a conclu Michel Sapin sur le ton de la plaisanterie. Le ministre allemand, partisan de la rigueur budgétaire, est connu pour ses propos parfois très raides.

D. L. avec AFP