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Sapin ne comprend pas la polémique sur le sauvetage de Belfort

Michel Sapin juge du bien fondé de ces commandes de l'État.

Michel Sapin juge du bien fondé de ces commandes de l'État. - Kenzo Tribouillard - AFP

Le ministre de l'Économie et des Finances juge "incongrue" la polémique concernant l'achat par l'État de 15 TGV. D'après lui, ce coût est respectueux des finances publiques.

Michel Sapin s'étonne de la polémique sur l'importante commande publique de locomotives Alstom pour sauver le site du groupe à Belfort. "Le bon calcul, c'est celui que nous faisons. Le calcul qui est respectueux des finances publiques, c'est celui que nous faisons", a assuré Michel Sapin sur Europe 1, jugeant "tout à fait incongrue" la polémique concernant l'achat par l'État de 15 TGV destinés à la ligne Bordeaux-Marseille.

L'achat de ces 15 rames à deux étages, conçues pour rouler à 320km/h, a suscité de nombreuses critiques, en raison de leur coût (proche de 30 millions d'euros), jugé disproportionné puisque les trains ne pourront de toutes façons pas excéder 200 km/h sur cette ligne, pour l'instant non adaptée à la très grande vitesse.

"De toute façon, sur cette ligne entre Bordeaux et Marseille, il aurait fallu acheter des trains. Est-ce qu'il vaut mieux acheter un train cher aujourd'hui qui sera dépassé dans cinq ou dix ans ou est-ce qu'il vaut mieux acheter dès maintenant le TGV qui roulera sur une ligne à grande vitesse dans dix ans?", s'est défendu Michel Sapin.

"Normal" que l'État achète ces rames

Le ministre de l'Économie a par ailleurs jugé "normal" que l'État achète ces rames en son nom propre, quand bien même il ne fait pas rouler directement les trains. "Ce n'est pas l'État qui les achète pour jouer au petit train électrique. L'autorité organisatrice, c'est l'État. Et on met à disposition, en l'occurrence de la SNCF, les trains. Ce qui est normal, c'est comme ça qu'on fait", a-t-il dit.

L'annonce par le gouvernement et Alstom d'une pluie de commandes et d'investissements étalés sur quatre ans pour maintenir l'activité de l'usine de Belfort, un temps menacée, a été qualifiée de "bricolage" et de "rafistolage" par la droite et une partie de la gauche, en raison notamment de l'absence de recours à un appel d'offres. Surveillé par la Commission européenne et les concurrents étrangers d'Alstom, l'exécutif a assuré que ces commandes étaient néanmoins parfaitement légales.

D. L. avec AFP