Sapin ne voit pas le chômage baisser avant 2016
L'exécutif se veut désormais un peu plus optimiste. Mercredi soir, Bercy a annoncé ses nouvelles prévisions économiques ( voir encadré), tablant désormais sur un déficit un peu moins élevé pour 2015 et 2016, avec respectivement -3,8% du PIB et -3,3%, puis -2,7% pour 2017.
Des prévisions dont se félicite le ministre des Finances Michel Sapin dans une interview aux Echos de ce jeudi 9 avril. "Notre trajectoire (de déficit, ndlr) est légèrement meilleure que celle recommandée par la Commission européenne", affirme-t-il. Pour mémoire, Bruxelles exigeait, en effet, fin février, un déficit à -4% pour 2015, -3,4% en 2016 et -2,8% en 2017.
Prudence sur la croissance
S'il a revu à la baisse ses ambitions sur le déficit, le gouvernement a toutefois maintenu inchangé ses prévisions de croissance, que ce soit pour 2015 (1%) ou 2016 et 2017 (1,5%).
"Cette prudence est un choix délibéré qui vise à redonner à la France toute sa crédibilité. Nos prévisions de croissance doivent maintenant être considérées comme des objectifs planchers et non pas comme des plafonds quitte à constater des bonnes nouvelles par la suite", affirme sur ce point Michel Sapin.
Pas de nouvelle baisse d'impôts
De la prudence, le ministre en fait également preuve sur le front de l'emploi. Interrogé sur une éventuelle baisse du chômage, Michel Sapin indique ainsi que "l'économie devrait recréer des emplois de manière significative à partir de 2016". "Dès lors après une stabilisation fin 2015, le chômage devrait baisser en 2016 et 2017", poursuit-il.
En revanche, Michel Sapin semble écarter toute nouvelle baisse d'impôts. Interrogé sur ce sujet, il déclare, en effet, "que la priorité reste de mettre en œuvre le pacte de responsabilité et de solidarité".
Enfin, le ministre des Finances indique que la mesure exceptionnelle sur l'investissement des entreprises annoncées mercredi par Manuel Valls sera financée par des économies en 2015. Pour 2016 et 2017 "elle devra continuer de s'intégrer dans le cadre et la cohérence de notre trajectoire budgétaire", affirme-t-il, sans donner davantage de détail.
Les nouvelles prévisions de Bercy
Déficit: 3,8 en 2015, 3,3% en 2016 et 2,7% en 2017
Croissance: 1% en 2015, 1,5% en 2016 et 2017
Inflation: 0%, en 2015, 1% en 2016 et 1,4% en 2017
Pouvoir d'achat des ménages: +1,3% en 2015, +1,3% en 2016 et +1,4% en 2017
Dette publique: 96,3% du PIB en 2015, 97% en 2016 et 96,9% en 2017
Dépense publique: 55,4% du PIB en 2015, 54,7% en 2016 et 54,1% en 2017
Prélèvements obligatoires: 44,4% du PIB en 2015, 44,3% en 2016 et 44,2% en 2017