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Finances publiques

Sapin vise 1% de croissance en 2014: un objectif tenable?

Michel Sapin estime l'objectif de 1% de croissance en 2014 "raisonnable".

Michel Sapin estime l'objectif de 1% de croissance en 2014 "raisonnable". - -

Le ministre des Finances estime "raisonnable" l'objectif de croissance à 1% en 2014, alors même que l'Insee a fait état d'une croissance nulle au premier trimestre 2014, ce jeudi 15 mai.

La croissance a été nulle au premier trimestre 2014, selon les chiffres publiés par l'Insee ce jeudi 15 mai. Pour autant, le ministre des Finances Michel Sapin a estimé sur Europe 1 que ce taux "conforte toute la politique du gouvernement". Il a aussi considéré qu'atteindre 1% de croissance du PIB sur l'année 2014 était un "objectif raisonnable".

La croissance "va être cette année supérieure à zéro évidemment, mais elle sera insuffisante", a reconnu Michel Sapin. "La prévision du FMI pour la France, c'est 1%, donc nous sommes dans des chiffres qui sont parfaitement des objectifs raisonnables", a-t-il ajouté.

Cette croissance nulle au premier trimestre indique pourtant que la France est à l'arrêt. La nouvelle n'est pas bonne, non seulement parce que c'est inférieur aux prévisions -l'Insee tablait sur 0,1%- mais aussi parce que le toutes les tendances derrière ce 0% sont inquiétantes.

La France ne profite pas des importations allemandes

Baisse de la consommation, baisse de l'investissement des entreprises, baisse de la contribution du commerce extérieur. Au même moment, le PIB allemand a crû de 0,8%, alors que les importations y ont progressé plus vite que les importations. Ce qui veut dire que la consommation et l'investissement ont repris outre-Rhin, mais que nous, leur voisin, leur partenaire commercial privilégié, nous n'en profitons pas.

Autre données inquiétante: l'augmentation des stocks dans les entreprises. Cela veut dire qu'elles ont produit beaucoup plus qu'elles n'ont vendu. Donc dans les prochains mois, elles risquent de privilégier le déstockage pour vider les entrepôts, et lever le pied sur la production.

C'est la conséquence d'une forme d'espoir que l'on avait constaté fin-2013. Les industriels s'étaient remis à produire en croyant à une reprise de la consommation qui n'est finalement pas intervenue. Cela est mauvais signe pour les mois à venir.

Enfin, pour atteindre les 1% de croissance que vise le gouvernement, il faudrait faire 0,7% de croissance à la fois au troisième et au quatrième trimestre. Cela paraît difficilement atteignable. Avec des conséquences en matière budgétaire: il va encore falloir aller chercher des millions supplémentaires.

Emmanuel Lechypre et N.G.